A/ Système et
audit fiscal:
1- Le système
fiscal marocain:
Le système fiscal
marocain a connu une profonde réforme depuis le milieu de la décennie 80.
L’objectif essentiel attendu de cette réforme était l’élaboration d’un système
fiscal moderne, cohérent et efficient.
Cette réforme a porté
sur les principales catégories d’impôts et taxes et a abouti à la mise en
oeuvre de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) en 1986 en remplacement de la
taxe sur les produits et services, et à l’institution de l’impôt sur les
sociétés (IS) en 1988 et de l’Impôt Général sur le Revenu (IGR) en 1990, en
remplacement des différents impôts cédulaires et de la contribution
complémentaire.
Cette réforme a été
suivie par une phase de baisse des taux, le renforcement des droits des
contribuables et la promulgation de la charte de l’investissement.
Parallèlement, la réforme tarifaire a été initiée afin de simplifier et
d’aménager les quotités tarifaires au niveau douanier.
La configuration du
système fiscal en vigueur présente les caractéristiques d'une fiscalité
moderne. Toutefois, des insuffisances entachent le système en vigueur dont les
plus importantes sont l’existence de distorsions, la multiplicité des taux,
l’importance des exonérations et l’étroitesse des bases imposables.
En perspective de la
zone de libre échange et dans le cadre de la préparation des assises fiscales,
la présente note tente d’évaluer le système fiscal actuel en vue d'en relever
le niveau d'efficacité économique et de dégager des ressources conséquentes.
Cette évaluation est focalisée sur les recettes fiscales et particulièrement
sur les trois grands types d’impôts et taxes qui forment la structure du
système actuel.
2- L’apparition
de l'audit fiscal:
- Définition :
Le contrôle fiscal
peut être défini comme le pouvoir dévolu, en vertu de la loi, à
l'administration fiscale pour procéder au contrôle des déclarations auxquelles
la loi soumet les contribuables.
Ceci , sous entend,
dans le cadre du système fiscal marocain qui repose sur le principe déclaratif
, que les contribuables dont la bonne foi est présumée , souscrivent des
déclarations réputées sincères jusqu'à preuve du contraire.
Ce principe qui
attribue au système fiscal marocain le qualificatif de libéral, a été institué
dans les années quatre vingt (1984) lors de la restructuration de ce système et
son fondement, par là, sur la déclaration.
Ainsi, les plus
importants impôts qui le composent, à savoir l'IS, l'IR et la TVA font de la
déclaration du chiffre d'affaires, du revenu professionnel et du résultat
fiscal, la base sur laquelle l'administration assoit l'impôt.
Dans ce cadre, le
contrôle fiscal intervient comme étant la contrepartie logique et nécessaire du
système déclaratif et se concrétise par le pouvoir dévolu à l'administration de
réparer les éventuelles omissions, insuffisances ou erreurs commises par les
contribuables.
- Fondements
- Fondements
constitutionnels :
La constitution du
Maroc révisée en 1996, stipule dans sons article 17 : « Tous (citoyens)
supportent en proportions de leurs facultés contributives, les charges
publiques que seule la loi peut, dans les formes prévues par la présente
constitution créer et répartir »
De la lecture de cet
article, il découle que la constitution énonce implicitement le principe du
contrôle fiscal.
En effet, les
facultés contributives de chacun ne peuvent être cernées, voire déterminées
qu'à partir d'un contrôle effectué par l'autorité publique attributaire de ce
pouvoir, en l'occurrence l'administration fiscale.
- Fondements énoncés
par le code général des impôts
Le droit de contrôle
tel qu'il a été défini est attribué, à ce niveau, à l'administration fiscale
par l'article 210 du CGI, qui stipule dans son premier alinéa : «
L'administration fiscale contrôle les déclarations et les actes utilisés pour
l'établissement des impôts, droit et Taxes... »
3- Les trois
principaux impôts au Maroc:
- La taxe sur la
valeur ajoutée:
La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) est un impôt indirectsur la consommation. C'est un type d'impôt récent inventé le 10 avril 1954 par Maurice Lauré, pour remplacer les impôts sur la consommation (taxe sur le prix de vente payé par les consommateurs ou, ce qui revient au même, taxe sur le chiffre d'affairesdes entreprises) et éliminer leurs inconvénients : la TVA est conçue pour ne toucher que le consommateur final (et non chaque entreprise en tant que consommateur intermédiaire). Taxation française, elle a été ensuite adoptée dans de nombreux pays notamment au sein de l'Union Européenne. La TVA revient aux caisses de l'État.
La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) est un impôt indirectsur la consommation. C'est un type d'impôt récent inventé le 10 avril 1954 par Maurice Lauré, pour remplacer les impôts sur la consommation (taxe sur le prix de vente payé par les consommateurs ou, ce qui revient au même, taxe sur le chiffre d'affairesdes entreprises) et éliminer leurs inconvénients : la TVA est conçue pour ne toucher que le consommateur final (et non chaque entreprise en tant que consommateur intermédiaire). Taxation française, elle a été ensuite adoptée dans de nombreux pays notamment au sein de l'Union Européenne. La TVA revient aux caisses de l'État.
La TVAs'applique aux
activités économiques à titre onéreux et exercées de manière indépendante.
Ainsi, les salariés puisqu'ils sont subordonnés aux employeurs ne sont pas
assujettis à la TVA.
Son mécanisme est que
la personne - physique ou morale - « assujettie, appelée ici contribuable,
à la TVA » majore son prix de vente HT du montant de la Taxe. En
conséquence, les contribuables ne versent à l'État que la différence entre la
TVA qu'elles perçoivent lors de leurs ventes et celle qu'elles ont elles-mêmes
versées lors de leurs achats[]. Ainsi, on ne taxe que la « valeur
ajoutée » et les assujettis fonctionnent donc globalement en « hors
taxe », ce qui signifie qu'ils jouent en fait auprès de leur clients le
rôle de percepteur d'impôt pour le compte de l'État sans que cette charge ne
les touche directement.
Dans tous les pays de
l'Union
européenne, le taux de cet impôtest fixé par l'État. Le montant de la taxe est proportionnel au
prix de vente hors taxe.
Lorsque la TVA est
utilisée par les États pour financer la protection sociale, on parle de TVA sociale.
- L’impôt sur les
sociétés:
L’impôt sur les
sociétés est un impôt
sur le revenudes entreprises. Il existe dans la majorité des pays. Son
assiette est en général constituée du bénéficeou de l'excédent brut d'exploitationdes entreprises. Les taux d'imposition dans le monde sont différents et
varient généralement entre 0 % et 45 %.
- L’impôt sur le
revenu:
L’impôt sur le revenu
est un impôt
directqui porte sur les
revenus des individus ou des entreprises et autres entités similaires.
Pour les ménages, on parle d'impôt sur le revenu des ménages.
En France, il s'agit de l'impôt sur le revenu (France).
Pour les entreprises, il est souvent appelé impôt
sur les sociétés, ou impôt sur
le revenu des sociétés. En France, il s'agit de l'impôt sur les sociétés.
L’impôt sur le revenu
des personnes physiques est apparu en France avec la loi du 15 juillet 1914
après des années de discussion. La menace de la guerre en cette période a
accéléré cette nouvelle entrée d'argent. Bien qu'il n'en soit pas l'auteur
direct, on attribue généralement la paternité de l'impôt sur le revenu en
France à Joseph
Caillaux, ministre des
finances soucieux d'orthodoxie budgétaire et donc du respect du principe
d'équilibre, étranger aux préoccupations de redistribution[].
4- L’audit
fiscal:
- Objectif :
- Evaluer les risques fiscaux encourus par
l'entreprise en matière d'IS, Patente, TVA et autres impôts
- Optimiser la gestion fiscale de
l'entreprise.
- Vérifier que l entreprise n’est pas
exposée à des risques fiscaux q’elle n’a pas identifiés.
- Vérifier que comte tenu de la structure
juridique existante de l’entreprise, la charge fiscale est minimum.
- Rechercher si une modification des
structures juridiques existantes ne permettrait pas de diminuer la
charge fiscale.
- Faire le point sur l'environnement fiscal
de l'entreprise.
- Cerner les choix fiscaux opérés par
l'entreprise et intégrer les critères fiscaux pour éclairer ses décisions
B/ Démarche de
l'audit fiscal:
1- Prise de
connaissance générale :
- Prendre connaissance de l’entreprise et de
son environnement
- Historique
- Forme
- Objet social
- Nature de l’activité (conformité avec
objet social)
- Lieux de production
- Principaux fournisseurs et clients
- Composition du capital
- Appartenance à un groupe
- Existence d’établissements à l’étranger
- Autres relations avec l’étranger
- Prendre connaissance des documents
juridique, comptables et de gestion
- Annexes comptables
- Rapports de gestion
- Rapports des commissaires aux apports –
traités de fusion
- Rapports d’audit interne
- Rapports des commissaires aux comptes
- Rapport général
- Rapport spécial
- Les procès-verbaux des conseils
- Dossiers de travail des commissaires aux
comptes
Rechercher dans ces
documents les informations à incidence fiscale.
- Prendre connaissance des obligations propres
au secteur d’activité dont l’entreprise relève
- Régimes particuliers en matière d’impôts
(provisions réglementées etc.…….)
- Régimes particuliers en matière de TVA.
Impôts, taxes
parafiscales et autres cotisations propres au secteur d’activité.
2- Evaluation
du contrôle interne :
Après avoir procédé à
une prise de connaissance générale de l'entreprise, l'auditeur fiscal va
centrer ses contrôles sur la fonction fiscale de l'entreprise.
Sur le plan fiscal,
il s'agit d'une évaluation du contrôle interne qui permet d'assurer la
sincérité, la fiabilité des informations enregistrées et la qualité de la
comptabilité.
Cette évaluation
prend deux aspects, l'une spécifique à la régularité et l'autre à l'efficacité.
- L'évaluation du contrôle interne
spécifique à la régularité fiscale
L'évaluation générale
du contrôle interne, reste insuffisante dans le cadre d'une mission d'audit
fiscal et l'auditeur fiscal doit absolument avoir recours à une autre
évaluation spécifique au domaine fiscale.
L'auditeur fiscal,
est donc amené à centrer ses contrôles sur la fonction fiscale au sein de
l'entreprise et étudier en particulier le mode de traitement réservé aux
problèmes fiscaux au sein de l'entreprise auditée. Les recherches de l'auditeur
peuvent ainsi porter sur les moyens, les méthodes et les conditions
suivantes :
- Les moyens
matériels et humains dont dispose l'entreprise pour appréhender des questions
fiscales
L'auditeur fiscal va
s'interroger sur l'existence d'un service fiscal, son organisation et sa
position dans l'organigramme de l'entreprise et il doit savoir si l'entreprise
recours à un ou plusieurs conseillés externes.
- Les méthodes de
traitement des questions fiscales
L'auditeur peut
observer les conditions d'établissement des différentes déclarations fiscales en
s'assurant quelles sont revues par une personne autre que celle qui les a
établie tant au respect des règles fiscales qu'au niveau de l'exactitude
arithmétique et étudie les procédures d'envoi de déclarations fiscales, de
vérifications et de contrôles utilisés par l'entreprise.
- Les conditions dans
lesquelles sont effectuées les versements au trésor
L'auditeur peut
contrôler les conditions dans lesquelles sont effectuées les versements. Il
peut aussi étudier les relations entre les responsables fiscaux et les
responsables de la trésorerie et contrôler la concordance entre les sommes dues
par l'entreprise et le montant effectivement acquitté.
- L'évaluation du contrôle interne
spécifique à l'efficacité fiscale
Cette évaluation ne
peut intervenir qu'après une évaluation du contrôle interne spécifique à la
régularité fiscale.
Ainsi, l'auditeur
doit se fonder sur les différents travaux réalisés lors du contrôle de la
régularité pour analyser les moyens mis en place au sein de l'entreprise pour
capter l'information fiscale, puis inspecter le mode de traitement de cette
information.
Cet aspect de la
démarche est centré sur l'analyse des conditions et du mode de traitement des
questions fiscales à l'intérieur de l'entreprise. Reste, toutefois que les
contrôles prennent ici une coloration plus marquée sur les aspects de la
gestion fiscale.
Pour capter
l'information fiscale spécifique à l'efficacité, l'auditeur doit collecter des
informations sur l'exercice ou l'absence du service fiscal, sur des différentes
personnes chargées des problèmes fiscaux à l'intérieur comme à l'extérieur ou
encore sur la documentation utilisée.
Donc, dans le cadre
de l'efficacité, l'auditeur doit s'interroger sur le niveau de compétence des
responsables des questions fiscales dans les différentes disciplines de gestion
ainsi que sur leur propre conception de la gestion fiscale.
L'auditeur fiscal
évalue à travers les outils traditionnels de l'audit, l'existence ou l'absence
de définition des taches, des objectifs et directifs de travaux fixés au
service fiscal ou à défaut aux personnes chargées des questions fiscales.
Il aura de même
intérêt à évaluer la répartition du temps de travail des personnes responsables
des problèmes fiscaux, afin de déterminer la part réellement consacrée aux
travaux d'études, de conseil ou de formation, par opposition aux taches
déclaratives contentieuses ou autres.
Ainsi, si une
entreprise décide de procéder à l'audit fiscal d'un projet qu'elle envisage de
mettre en oeuvre (fusion), l'auditeur pourra rapprocher la complexité fiscale
du projet du niveau des compétences des personnes ayant traité des problèmes
fiscaux afin, d'examiner s'il n'y pas de disproportion marquée et en
conséquence de risque de mauvais problème.
Dans cette dernière
hypothèse, le risque est double, puisqu'il s'agit à la fois d'un risque
d'inefficacité fiscale et également d'irrégularité.
L'auditeur doit
déterminer, surtout, le degré de prise en compte des questions d'efficacité
fiscale.
3- Evaluation
des spécificités fiscales :
- Relever les « avantages
fiscaux » dont l’entreprise a bénéficié ou aurait pu bénéficier
Provisions
réglementées :
- Provision pour crédit à long ou moyen
terme ;
- Provision sur en-cours de crédit.
Amortissements :
- Amortissements accélérés.
Charges :
- dépenses pour implantation à l’étranger.
Produits
- Produits de filiales ;
- Subventions d’équipement ;
- Plus-values en fin de cession ou à
l’occasion d’une cession partielle d’entreprise ;
- Plus-value de fusion, scissions et apports
partiels d’actif.
Résultats :
- Réduction d’impôt pour investissement ;
- Exonération d’impôt total ou partiel sur
les bénéfices (exemple : entreprise adhérant de CGA, entreprise
reprenant une autre en difficulté) ;
- Dividende déductible (régime des sociétés
mères) ;
- Différé d’imposition des plus-values.
- Prendre connaissance des engagements
fiscaux
- Engagement pris ou à prendre en matière
fiscal non soumis à un agrément
- Engagements à l’occasion d’une fusion ou
d’une opération assimilée placée sous le régime de faveur dans l’acte de
fusion ou d’apport.
- Engagement pris à la suite d’un agrément
- Contrôle approfondi de la situation
fiscale de l’entreprise
Le contrôle
approfondi de la situation fiscale est un contrôle au fond des déclarations
d’impôts et de la comptabilité (dans le sens d’un rapprochement). Lequel
contrôle va faire ressortir les incohérences, insuffisances ou erreurs dans la
détermination de la base imposable ou dans l’application du taux susceptibles
d’entraîner des risques pour la société.
C/ L’audit
relatif au respect des règles fiscales:
Le respect d'un
nombre important de dispositions fiscales relatives au fond, peut être vérifié
à l'aide de l'outil traditionnel de l'audit qui est le questionnaire.
A travers la
structure de ce questionnaire, l'auditeur fiscal a la possibilité de choisir
dans ses investigations l'une des approches suivantes
- le contrôle de la
régularité fiscale en procédant par poste de bilan et de compte de résultat.
- le contrôle effectué
par catégorie d'impôt.
Pour un fiscaliste,
il est préférable de faire l'audit par catégorie d'impôt et ce pour deux
raisons :
* distinguer l'audit
fiscal de l'audit comptable.
* suivre la
classification de la législation fiscale.
Ainsi, la mise en oeuvre
du contrôle de la régularité concerne les différents impôts et taxes (l'impôt
sur les sociétés, la retenue à la source,et la TVA).
1- Les impôts
directs : l'audit de l'impôt sur les sociétés:
Se sont les impôts
qui frappent directement les revenus des personnes physiques ou morales au
cours d'une période donnée. Cette imposition directe instituant l'impôt sur le
revenu des personnes physiques (IGR) et l'impôt sur les sociétés (IS).
Les travaux de
l'auditeur fiscal consistent en un audit de l'assiette imposable et des taux
appliqués.
Si le contrôle des
taux de l'impôt est assez classique vu qu'il y a lieu de chercher si la société
est soumise aux taux de « 30 % »ou au taux de « 10 % »,
l'audit de la détermination de la base imposable à l'impôt sur les sociétés
nécessite un travail très minutieux de la part de l'auditeur fiscal.
C'est en effet, en
partant du résultat comptable que l'auditeur procède aux différents ajustements
permettant de passer du résultat comptable au résultat fiscal.
- A) l'audit des comptes de résultat:
Au moment de
l'exercice de sa mission, l'auditeur est tenu d'effectuer des vérifications au
niveau des comptes de produits d'une part, et au niveau des comptes de charges
d'autre part.
a) l'audit
des comptes de produits
L'audit des comptes
de produits constitue l'étape la plus importante et la plus décisive dans les
travaux de l'auditeur fiscal.
En effet, l'auditeur
doit, en premier lieu, s'assurer que le chiffre d'affaire reflète bien
la réalité par les techniques de reconstitution de ce dernier. A titre
d'illustration, l'auditeur doit vérifier la régularité de l'enregistrement des
factures de ventes sur les journaux comptables et leur évaluation, la
justification d'une interruption des séries de factures de ventes, ...
Ainsi, l'auditeur est
appelé à vérifier que tout profit exceptionnel résultant d'une plus value sur
cession d'immobilisation et que la fraction d'amortissement calculée entre la
date du dernier inventaire et celle de cession ou de titres ou de toute autre
opération exceptionnelle a été incluse dans le résultat imposable.
En ce qui concerne les
autres produits, l'audit de cette rubrique regroupe le contrôle des
productions immobilisées, des produits financiers et des produits divers
ordinaires.
Enfin, la
vérification des stocks constitue l'une des taches les plus difficiles
dans les travaux de l'auditeur.
En effet, «le
contrôle des stocks nécessite des connaissances et un examen détaillé des
entrées et des sorties de marchandises ou de la production du magasin».
L'auditeur doit
surtout vérifier que les stocks d'ouverture soient conformes aux stocks de
clôture de l'exercice et qu'ils ont été pris en compte au niveau des stocks
ainsi que de la non prise en charge des premières réceptions de l'exercice.
Pour les sorties des
stocks, il vérifie si l'entreprise les a évaluées selon la méthode du coût
moyen pondéré qui est admise par l'administration fiscale.
b) l'audit
des comptes de charges
Le contrôle des
comptes de charges s'étend à l'examen des pièces classées dans les dossiers de
l'exercice suivant pour s'assurer de la bonne séparation des exercices.
Ainsi, pour être
admise en déduction, les charges doivent remplir trois conditions de fond et
trois conditions de forme.
1) les conditions
de fond
* se rattacher à la
gestion ou être exposées dans l'intérêt de l'entreprise, ce qui exclut les
dépenses à caractère privé et celles pouvant être qualifiées d'acte anormal de
gestion.
* se traduire par une
diminution de l'actif net, ce qui exclut les dépenses ayant une contrepartie à
l'actif.
* ne pas être exclues
du droit à déduction par une disposition expresse de la loi.
2) les conditions
de forme
* être comptabilisées
et déduites de l'exercice auquel elles se rattachent.
* être appuyées de
justifications suffisantes et probantes.
* être portées sur
certaines déclarations lorsqu'une telle condition est exigée par la loi.
A titre
d'illustration, l'auditeur doit s'assurer du rattachement de la charge locative
à l'exploitation de l'entreprise et que cette charge n'est pas excessive.
En outre, l'auditeur
doit vérifier que les loyers pris en charge se rattachent à l'exercice et que
tous les contrats de location sont enregistrés.
Concernant les
charges diverses ordinaires, l'auditeur fiscal doit s'assurer que les frais de
mission et de déplacement soient rattachés à l'exploitation et ne soient pas
excessifs.
De même, pour les
charges de personnel, les charges financières, les impôts, taxes et versements
assimilés, les amortissements et les provisions, l'auditeur fiscal doit
s'assurer que l'entreprise respecte les dispositions légales et réglementaires
d'ordre fiscal et vérifier les conditions de déduction prévues par les codes
fiscaux.
- B) l'audit de passage du résultat
comptable au résultat fiscal:
Le résultat fiscal
est déterminé dans le cadre du régime réel à partir du bénéfice comptable en
procédant aux réintégrations et déductions visant à se conformer à la
législation fiscale ou résultant des dispositions d'avantages fiscaux.
«Néanmoins,
certaines modifications comptables doivent, à notre avis, être
fiscalisées. La note commune occulte la question. Il convient par conséquent
d'ouvrir une nouvelle rubrique ou de les présenter parmi les autres
réintégrations ou parmi les autres déductions».
a) les
réintégrations
Selon le modèle
présenté pour la détermination du résultat fiscal par l'administration des
impôts, l'auditeur fiscal doit s'assurer de la réintégration de certaines
charges prévues par la législation fiscale. Ces charges sont :
- les provisions pour
risques et charges et toutes provisions autres que celles admises par la
législation en vigueur.
- les subventions et
dons excédentaires.
Ne sont pas
déductibles :
- les charges sur
voitures de tourisme d'une puissance supérieure à 9 chevaux.
- les charges se
rapportant aux résidences secondaires, avions et bateaux de plaisance.
- les dons et
subventions non déclarés.
- les frais de
réception, cadeaux, frais de restauration et de spectacle excédentaires.
- les retenues à la
source supportées par l'entreprise aux lieux et places des personnes non
résidentes, ni établies en Tunisie au titre des redevances.
- la taxe sur les
voyages.
- les transactions,
amendes, confiscations et pénalités de toutes natures.
-les commissions,
courtages, ristournes commerciales ou non, rémunérations payées aux salariés et
aux non salariées en contrepartie d'un travail occasionnel ou accidentel en
dehors de leur activité principale, honoraires non déclarés dans la déclaration
de l'employeur.
Ainsi, ne sont pas
déductible :
- les amortissements
des voitures de tourisme d'une puissance supérieure à neuf chevaux fiscaux.
- l'amortissement des
avions, bateaux de plaisance et résidences secondaires et charges y afférentes.
- les dotations aux
amortissements des terrains, fonds de commerce, brevets et marques de fabrique.
- les dotations de
subventions d'investissements excédentaires.
Aussi, en vertu du
code de l'IGR et de l'IS ne sont pas déductible :
- les intérêts
excédentaires des comptes courants des associés.
- l'imposition des
intérêts supplétifs sur les sommes mises par la société à la disposition des
associés.
- les rémunérations
des titres participatifs excédent 8% de la valeur nominale des titres.
- les rémunérations
des gérants associés majoritaires des sociétés à responsabilités limitées.
- les rémunérations des
co-gérants majoritaires.
- les parts
appartenant au conjoint et aux enfants non émancipés des gérants.
- les jetons de
présence autres que correspondant à un remboursement de frais.
- l'impôt sur les
sociétés.
Enfin, toute charge
qui ne confère pas le droit à déduction suite au lois et usage tel que :
- les pertes de
change non réalisées sur dettes et créances courantes en devises.
- les moins-values
« non réalisées » sur titres côtés très liquides.
- le déficit dégagé
par des établissements stables établis à l'étranger.
b) les
déductions
Il s'agit de certains
produits qui ont été exclus de l'assiette imposable pour des considérations
d'exonération ou de fait générateur. Ces produits sont :
- les plus-values sur
les actions de sociétés cotées en bourse.
- les plus-values
d'introduction en bourse.
- les plus-values non
réalisées sur les titres côtés très liquides.
Ainsi, sont
déductibles du bénéfice imposable :
- les revenus des
actions.
- les intérêts des
dépôts et des titres en devises et en dinars convertibles.
- les gains de change
non réalisés sur dettes et créances courantes en devises.
- les reports
déficitaires.
Aussi sont
déductible :
- les plus-values de
fusion et de scission (chez la société apporteuse).
- les amortissements
réputés différés.
Enfin, toute charges
déductible de l'assiette de l'IS de l'exercice de rattachement tel que :
- le rappel de TVA
consécutif à un contrôle fiscal.
En résumé, pour
déterminer l'IS on part du résultat comptable auquel on réintègre les charges
non déductibles fiscalement et on déduit les produits non imposables pour
obtenir un premier résultat fiscal du quel nous allons appliquer un taux de 30
% (taux de l'IS). Cet impôt ainsi calculé va être comparé au minimum du droit
commun qui vaut 0.1 % du chiffre d'affaire brut.
2- Les impôts
indirects : L'audit de la T.V.A.
Ces impôts ne
touchent pas directement les revenus, mais sont perçus sur des produits, des
biens et des services commercialisés.
C’est
fondamentalement :
* La Taxe sur la
Valeur Ajoutée
La taxe sur la valeur
ajoutée est un impôt synthétique sur la dépense car il est calculé sur le
chiffre d'affaire global réalisé mensuellement.
A) Le
contrôle du fait générateur de la TVA
Le fait générateur,
c'est l'événement qui donne naissance à la dette du redevable envers le
trésor.
«C'est
l'événement, le fait juridique ou matériel qui donne naissance à la dette
fiscale qui rend la taxe redevable et donne le droit à l'administration fiscale
de la réclamer ».
Ainsi, l'auditeur
fiscal doit distinguer entre les faits générateurs et l'exigibilité de chacune
des opérations suivantes:
* Pour les
importations : c'est le dédouanement de la marchandise.
* Pour les ventes de
biens et de marchandises : c'est la livraison de la marchandises.
* Pour la vente
d'immeubles ou de fonds de commerces ainsi que pour les échanges : c'est
l'acte qui constitue l'opération.
* Pour les
prestations de service : c'est l'encaissement du prix ou des acomptes
lorsqu'il intervient antérieurement à la réalisation du service.
* Pour les biens que les
redevables se livrent à eux-mêmes : c'est la première utilisation des
biens.
* Pour les travaux
immobiliers : par l'exécution partielle ou totale de ces travaux.
* Pour les marchés
conclus avec l'Etat, les collectivités locales, les entreprises et établissements
publics : par l'encaissement des montants au titre des opérations
consternées par la retenue à la source.
B) Contrôle
des taux appliqués
L'existence de trois
taux nominaux (10%, 14%, 20%) applicables à la TVA, rend le contrôle de la
conformité de ces taux indispensable.
L'auditeur fiscal
doit s'assurer de l'exactitude des taux appliqués et s'il constate des erreurs,
il doit procéder à la correction de ces erreurs par les taux appliqués et ceci
avant l'expiration de la période de prescription tout en procédant à l'envoi
d'une facture de rectification aux clients concernés.
Il doit vérifier que
les taux de 10%, 14%, et 20% s'appliquent au chiffre d'affaire HT.
C) L'audit
de l'assiette de la TVA
L'assiette imposable
à la TVA est le montant sur le quel on applique le taux d'imposition pour
obtenir l'impôt dû.
En effet, l'auditeur
fiscal doit s'assurer que l'entreprise distingue dans la détermination de la
base imposable entre le régime intérieur et le régime d'importation.
« En régime
intérieur, le chiffre d'affaire imposable comprend le prix des marchandises,
des travaux ou des services, tous frais, droits et taxes inclus, ainsi que la
valeur des objets remis en paiement, à l'exclusion de la taxe sur la valeur
ajoutée, des subventions d'exploitation et des prélèvements conjoncturels et de
compensation ».
Pour le régime
d'importation, l'auditeur doit vérifier s'il s'agit d'une entreprise assujettie
à la TVA ou non assujettie. Si l'importation est effectuée par un assujetti,
l'auditeur doit s'assurer que l'assiette imposable soit constituée par la
valeur en douane tout droits et taxes inclus à l'exclusion de la TVA elle-même.
Par ailleurs, si
l'importation est effectuée par un non assujetti, l'auditeur doit s'assurer que
l'assiette imposable soit constituée par la valeur en douane tout droits et
taxes inclus, à l'exclusion de la TVA avec une majoration de 25%.
D) Le
contrôle des déductions en matière de TVA
En effet, l'auditeur
fiscal doit s'assurer que les conditions de déduction de la TVA soient remplies
à savoir :
* La T VA déduite par
l'entreprise doit porter sur des éléments nécessaires à l'exploitation et elle
doit être appuyée par des pièces justificatives régulières et probantes.
* La T.V A ne doit
pas concerner un bien exclu de droit à déduction.
* Les achats doivent être effectués auprès d'un
assujetti.
* Les immobilisations
dont la TVA est déductible, doivent être comptabilisées en HT.
En outre,
l'auditeur fiscal doit s'assurer que l'entreprise auditée ne procède pas à la
déduction de la TVA pour les éléments suivants :
* Les biens et
services non liés à l'exploitation de l'entreprise.
* Les voitures de
tourisme servent au transport des personnes autres que celles objets
d'exploitations.
* Les biens et
services acquis auprès des forfaitaires ou des non assujettis.
* Des emballages
destinés à être donnés en consignation.
Si l'entreprise
auditée regroupe à la fois des activités assujetties à la TVA et des activités
exonérées relevant du tableau A ou se situant en dehors du champs
d'application de la TVA , l'auditeur fiscal doit effectuer un contrôle
spécifique se rapportant à la déduction de la TVA. Ainsi, la déduction est
réduite à la proportion du chiffre d'affaire taxable selon la règle dite du
prorata appliquée aux biens amortissables.
D/ Finalité de
la mission:
La finalité d’une
mission d’audit fiscal est une étape primordiale pour le prescripteur dans la
mesure où elle permet à l’entreprise prescripteur de l’audit d’améliorer les
risques fiscaux détectés lors de la mission.
1- Le rapport
d'audit :
L’auditeur doit
élaborer puis remettre au prescripteur le rapport d'audit. Ce document, dans
lequel sont consignés les conclusions des travaux élaborés, concède à
l'auditeur la possibilité de répondre aux préoccupations et aux attentes du
prescripteur justifiant le recours à une mission contractuelle d'audit.
Contrairement à ce
qui est le cas en matière d'audit comptable et financier, il n’y a pas de
rapport spécifique à l'audit fiscal. Ce qui laisse une grande liberté aux
auditeurs et aux prescripteurs dans le choix des caractéristiques du
rapport ; ainsi ces caractéristiques peuvent être déterminées soit à
partir d'un accord entre les deux parties, soit à l'initiative de l'auditeur.
Caractéristiques du
rapport à partir d’un accord entre les parties :
Lors de la définition
de la mission, préalablement à la signature du contrat d'audit, le prescripteur
et l'auditeur doivent arrêter les modalités selon lesquelles ce dernier rendra
compte de sa mission.
Il importe en
particulier que l'auditeur et le prescripteur s'accordent par avance aux
différents points portant sur la forme et le contenu du rapport.
- La Formedu Rapport
Il n'existe pas de
dispositions générales quant à la forme que doit revêtir un rapport d'audit
fiscal. La latitude dont jouissent les parties est grande en la matière dans la
mesure où ils peuvent aller jusqu'à arbitrer entre un rapport écrit ou un
compte rendu verbal de la mission.
En réalité, la forme
écrite est préférable car elle permet d'une part un recensement méthodique des
constatations effectuées qui sont plus explicites qu'une simple communication
orale, et peut d'autre part servir de référence en cas de litige ultérieur
portant par exemple sur la qualité des travaux accomplis.
Cependant, l'auditeur
peut compléter ce rapport écrit par un entretien avec le prescripteur afin de
préciser la portée de certaines conclusions avancées, voire même de fournir
quelques indications complémentaires qui n'ont pas pu être mentionnées par
écrit pour des raisons de confidentialité par exemple.
On peut bien
concevoir en effet que la gravité de certaines constatations impose à
l'auditeur d'interroger le prescripteur avant même la rédaction du rapport afin
que ce dernier précise s'il souhaite voir de telles conclusions consignées par
écrit ou non.
- Le Contenu du Rapport
Lors de l'élaboration
du contrat d'audit, le prescripteur doit définir les domaines sur lesquels il
souhaite que les travaux seront portés et par conséquent sur lesquels seront
appuyés les conclusions.
Au-delà des domaines
de travail, le prescripteur doit préciser à l'auditeur la nature des
informations qu'il souhaite recueillir dans le rapport. Il peut en effet
rechercher une opinion sur l'existence ou l'absence de risque fiscal
majeur ; il peut encore chercher un constat sur la situation fiscale de
l'entreprise, le rapport constitue alors un inventaire des différentes
irrégularités rencontrées.
De ce fait, dés la
confection du contrat d'audit, l'auditeur et le prescripteur sont en mesure de
fixer par avance la structure générale du rapport qui conclura la mission.
Certains points ne
peuvent toutes fois être déterminés, ils seront en fonction du déroulement de
la mission et ainsi laissés à l'initiative de l'auditeur.
2-
Caractéristiques du rapport à l’initiative de l’auditeur :
Le rapport final de
la mission doit comporter deux points essentiels dont la rédaction ne peut être
laissée qu'à l'initiative de l'auditeur.
D’abord, ce dernier
doit faire référence aux différents travaux qu'il a effectués dans le cadre de
sa mission. Cette description est importante, notamment en cas de litige
ultérieur entre les parties, afin de justifier le coût de la mission et
d'apprécier la qualité des travaux effectués par l'auditeur ainsi déterminer si
celui ci a été diligent ou non en cas de mise en cause de sa responsabilité par
le prescripteur.
Ensuite, il importe
que le prescripteur ait bien conscience des conditions dans lesquelles
l'auditeur a pu effectuer ses investigations et en particulier des difficultés
rencontrées. L'auditeur doit pour cela énoncer les contrôles auxquels il n'a
pas pu procédé et les raisons pour lesquelles ces contrôles n'ont pas pu être
effectués.
En somme, l'auditeur
présente dans son rapport les éléments essentiels faisant l'objet de la
mission, les travaux effectués ou ceux qui n'ont pu l'être et enfin les
conclusions auxquelles il est parvenu. Cela permet de rapprocher les
conclusions des travaux, de les relativiser, de bien mettre en évidence les
bases sur lesquelles les conclusions et le cas échéant les recommandations ont été
formulées.
Pour finir,
l’auditeur doit procéder à des recommandations qui serviront à l’entreprise de
s’améliorer sur le plan fiscal. Ces recommandations peuvent être de nature
curative ou préventive.
3- Les
recommandations curatives:
L'auditeur doit indiquer
si les irrégularités relevées sont susceptibles d'être corrigées. La mission
d'audit fiscal dans ce cadre varie selon la nature de l'erreur à rectifier. On
distingue les erreurs purement fiscales et les erreurs commises dans
l'application des règles communes à la comptabilité et à la fiscalité.
Les erreurs
purement fiscales sont des erreurs commises lors de l'établissement des
déclarations fiscales. Les modalités de régularisation diffèrent selon que les
irrégularités proviennent du défaut ou du retard dans la production des
déclarations, ou d'inexactitudes dans leur contenu.
A titre d'exemple, si
le contrôle des déclarations fait apparaître des erreurs dans leur contenu,
alors il suffit à l'entreprise de souscrire une nouvelle déclaration remplaçant
simplement la précédente entachée d'erreurs si le délai initial imparti
pour le dépôt de la déclaration n'est pas expiré. Par contre, si le délai de
dépôt est dépassé, la rectification d'une erreur commise ne peut être réalisée
que par voie de déclaration contentieuse adressée au service des impôts
localement compétent.
Les erreurs fiscales
d'origine comptable sont dû aux liens entre la comptabilité et la fiscalité et
au fait que le résultat comptable est la base de détermination du résultat
fiscal constituent des éléments suffisants pour expliquer que des inexactitudes
dans la détermination de l'assiette de l'impôt puissent avoir une origine
comptable. Ces erreurs entraînent le plus souvent une sous estimation ou une
sur estimation de l'actif net et par conséquent du résultat imposable.
Ainsi, par exemple,
le fait d'inscrire un bien immobilisé amortissable en charges de l'exercice,
entraînera une double conséquence. D'une part, il fait minorer le résultat à
concurrence du montant de l'actif. D'autre part, il fait majorer le résultat du
montant de l'amortissement non comptabilisé.
La réparation des
erreurs comptables s'opère en principe par voie de déclarations rectificatives
ou de réclamations.
La rectification
spontanée est, toutefois, déconseillée pour les entreprises car elle entraîne
le plus souvent une indemnité ou des intérêts de retard dans le cas
d'insuffisance de déclarations dont la possibilité de déduction reste
incertaine.
Le traitement de ces
erreurs est donc complexe ce qui amène l'auditeur à être objectif. Il doit
relever les irrégularités, évaluer le risque fiscal correspondant, puis si le
prescripteur lui en fait la demande, indiquer les erreurs qui sont susceptibles
de rectification tout en précisant les éventuelles conséquences.
4- Les recommandations
préventives:
Les irrégularités qui
peuvent survenir lors de l'établissement des états financiers constituent des
sources potentielles de conflit avec l'administration en cas de contrôle
fiscal.
A ce titre,
l'auditeur doit attirer l'attention de la direction de l'entreprise auditée ou
du prescripteur sur la nécessité de les mesurer et de justifier sa position sur
ces différentes questions. Dans ce cadre, il doit émettre des recommandations
pour prévenir ces anomalies.
L'auditeur doit
s'intéresser à l'origine des irrégularités mises en évidence et proposer la
mise en place de nouvelles sécurités dans le traitement des questions fiscales.
Il pourra être ainsi
amené à suggérer l'instauration de nouvelles procédures de contrôle ou au moins
préconiser des modifications ou des améliorations des procédures existantes.
E/ Inspection
fiscale:
1- La
démarche :
Il existe en réalité
plusieurs types de contrôles. Le plus courant, le plus indolore c'est le
contrôle sur pièces (CSP). La déclaration que l’on dépose chaque année au
Centre des Impôts dont on dépend, est régulièrement vérifiée (la périodicité de
cette vérification est variable selon les centres des impôts). Ce type de
contrôle ne nous apparaît que rarement. En effet, la plupart du temps, notre déclaration
contient tous les éléments nécessaires à ce type de contrôle. Lorsqu'un élément
pose cependant problème, l'administration peut nous envoyer une " demande
d'information ", nous ordonnant de préciser tel ou tel point, ou de
fournir tel ou tel document.
Lorsque les
déclarations appellent des demandes d'informations qui devraient porter sur
trop de points, l'administration préfère proposer un contrôle externe. C'est le
second type de contrôle, qui va nous mettre directement en relation avec un
agent des impôts (généralement un inspecteur).
Le contrôle externe
peut également se subdiviser en plusieurs catégories :
Si vous exercez une
activité professionnelle, vous pouvez être soumis à une vérification de
comptabilité, qui peut être :
Générale : (si vous êtes
assujetti à la TVA) : dans ce cas, la vérification portera sur votre bénéfice
et sur la TVA.
Simple : (si vous n'êtes pas redevable de la TVA, par exemple comme pour le médecin) : dans ce cas, seuls vos bénéfices seront contrôlés).
Ponctuelle : seules vos déclarations de TVA seront vérifiées.
Simple : (si vous n'êtes pas redevable de la TVA, par exemple comme pour le médecin) : dans ce cas, seuls vos bénéfices seront contrôlés).
Ponctuelle : seules vos déclarations de TVA seront vérifiées.
Par ailleurs, il se
peut qu'en cours de vérification, l'inspecteur décide que la vérification de
votre seule activité professionnelle ne lui permette pas de cerner et
d'expliquer complètement votre situation fiscale. Il peut alors étendre cette
vérification de comptabilité à l'ensemble de votre situation personnelle :
c'est ce que l'on nomme l'ESFP ou Examen contradictoire de la Situation Fiscale
Personnelle.
Ce dernier contrôle,
non négligeable est le plus mal perçu par les contribuables parce qu’il est
souvent ressenti comme une véritable intrusion dans la vie privée.
- Le métier d’inspecteur fiscal:
A la fois cadre et
expert fiscal, l’inspecteur fiscal assure avec ses collaborateurs la
vérification de la situation fiscale courante et le recouvrement des impôts des
entreprises industrielles et commerciales et des professions libérales. Il est
spécialisé dans les actions de contrôle des entreprises, il prendra en charge
le contrôle des dossiers des entreprises, la programmation des vérifications de
comptabilité, les investigations sur place et le suivi contentieux des affaires
complexes.
2-
Comparaison : audit fiscal- inspection fiscal :
Les deux disciplines
font l’objet de missions de contrôles fiscaux pour éviter le risque
énorme d'irrégularité, de choix irrationnels, d'ignorance, de fraude,
d'évasion, mais aussi pour trouver des palliatifs à la fraude fiscale.
Cependant, une différence réside entre une mission d’audit fiscale et une
mission d’inspection fiscale. La première consiste en une évalaution du
contrôle interne suite à une demande faite par la société (un des actionnaires
par exemple) par un souci de respect aux régles et normes fiscales. D’autre
part, l’inspection fiscale consiste en une mission de contrôle légale,
obligatoire par la loi sur la société contrôlée. On distingue l’inspection
fiscale établie par toutes les entreprises de façon régulière pour répondre aux
impératifs de la loi conformément à leurs déclarations fiscales (impôts et
taxes) et en outre l’inspection fiscale déléguée qui fait entrer en jeu un
inspecteur sur les lieux pour s’assurer de l’application effective des
normes en cas d’incertitude.
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