Audit immobilier




1 -  Définition de la diligence technique
Diligence existe en finance, médecine…Lorsque le bâtiment va tout va. La moitié de la population de la terre vie dans les villes.

Méthode retenue par les entreprises voulant réaliser une acquisition, que ce soit un immeuble, une société, local commercial.

Mise en œuvre de procédures d’examens préliminaires. Les domaines clefs de la diligence sont :
-          les aspects financiers techniques et commerciaux
-          la qualité des dirigeants et l’évaluation des systèmes d’informations et de la gestion en place.

Etape de l’analyse :
-          historique
-          structure (super structure, structure, du toit jusqu’au sous-sol) à travers le descriptif technique.
-          BSI : bilan de santé de l’immeuble. Lié au carnet d’entretien, posséder par le syndic ou l’administrateur de l’immeuble. Il est émanent de la loi SRU.

Aujourd’hui le directeur technique de l’immobilier (asset + facility management) siège au conseil d’administration d’un groupe.

L’audit de l’immeuble permet de savoir si le projet est toujours rentable après travaux de maintient à faire, mises aux normes…

Le bâtiment pollue plus que les entreprises, l’agriculture…Aujourd’hui 240 KWH/M². L’aspect technique prime sur l’aspect financier alors qu’avant pas du tout. Avant c’était : on achète, après on verra pour les travaux.
2 -  Atouts d’une diligence
Créer la sécurité et la transparence nécessaire pour réaliser avec succès les transactions immobilières complexes. Quel est le besoin de l’investisseur ? Mettre les moyens en œuvre pour réaliser avec succès l’opération.

L’activité dans le domaine d’évaluation des bâtiments se concentre sur les aspects de la construction proprement dite, de la technique et de l’environnement.

Pour les domaines économiques, juridiques et fiscaux, on travaille en alliance avec les partenaires locaux compétents et reconnus.

L’évaluation d’un bien foncier, d’un immeuble ou d’un portefeuille plus complexe est effectuée par des auditeurs expérimentés travaillant dans des équipes pluridisciplinaires.

L’action ne se limite pas à saisir l’état de l’immeuble concerné mais dresser aussi un devis pour les mesures de remise en état à court, moyen et long terme. Pour mener à biens ces mesures, il faut respecter les points suivants :
-          descriptif de la méthodologie choisie (Pert, Gant…)
-          vérifications des conditions juridiques de la construction et du contrat. Ex : aérogare de Roissy qui s’écroule. La société qui a pris le contrat à fait sous traiter, et à fais mal le boulot. Dosage du béton.  50 kg de béton, 25 litres d’eau = règle + sable.
-          Organisation et coordination des portefeuilles.
-          Visite et inspection des sites (important).
-          Evaluation de l’état de l’immeuble, façade espace intérieur, structure porteuse…bardage (revêtement de la façade : bois, pierre, briquette, faux marbres)
-          Evaluation des installations techniques (chaudières, climatisation, gaz.)
-          Evaluation des substances dangereuses éventuelles (Plomb, amiante)
-          Devis approximatif des mesures de remise en état.
-          Documentation photos des vices & dégâts. Ex : dégâts des eaux : appel aux syndics.
-           Rédaction de rapport

SOCOTEC ET VERITAS : deux grands bureaux de diligence technique.

Exemple : démarche recommandé du TDD pour les transactions immobilières à l’étranger. Le nombre croissant de transaction immobilière a eu lieu en Chine ces dernières années, dans le cadre de fusion-acquisition.  Ex : Peugeot Renault pour Mitsubishi. Le plus souvent, dans le cadre d’achat, de location et de bien immobilier. Risques importantes pour ces transactions, qu’il est possible de réduire surtout en réalisant une démarche volontaire appelé (TDD) sur les biens immobiliers, que ce soit à louer, acheter, ou vendre. D’une façon générale, l’évolution récente de la prise en compte des actifs immobiliers, dans les bilans financiers des sociétés, a modifié fondamentalement leurs gestions financières, administratives et techniques.

En effet, l’estimation de la valeur technique d’un ouvrage de son état en instant T de l’importance éventuelle d’amélioration, et devenue plus que jamais nécessaire dans la gestion courante des biens immobiliers, indispensable en cas de transaction.

Assurance, transparence et moins de risques. Avant d’investir, je veux savoir dans quoi j’investis. Ex : centre de conférence internationale. 2000 personnes. 2% de morts. Arche de la défense, il y a eut des morts à cause de Mitterrand. Il voulait l’inauguration en 1989, pour coïncider avec la révolution.

Le diagnostic technique du diligence ne répond à aucune exigence réglementaire. Il s’agit d’une démarche volontaire qui constitue une évaluation technique ponctuelle.

Les 3 niveaux de diagnostic de TDD suivant


Différents niveaux de diagnostics suivis
Diagnostic réglementaire


Diagnostic volontaire ponctuel

Diagnostic de suivis
Diagnostics réglementaires du patrimoine immobilier

Diagnostic d’évaluation technique TDD

-          Supervision de la maintenance et des services
-          Diagnostic de suivi de l’état des actifs

Celui qui ne veut pas avoir de dégâts ou des vices gâchés, applique les trois.
Diligence technique = BSI / carnet d’entretien  et la maintenance.(édition l’arque)

Le diagnostic du diligence technique TDD fait ressortir les défauts : non-conformité, disfonctionnement, vieillissement, désordre réel, désordre potentiel du bâtiment mais, peut aussi faire ressortir les aspects positifs ou particularités. L’évaluation technique qui ressort du diagnostic TDD constituera une aide à la décision, dans le cadre d’une transaction. Cette évaluation technique permettra de se faire une bonne idée sur l’état technique du bien immobilier concerné.

3 exemples :
- on est acquéreur-locataire (cas le plus répandus pour les entreprises étrangère) : l’évaluation permettra :      
§  Identifier les principaux défauts et risques techniques (vérification de l’état et conformité du système protection incendie)
§  Utiliser les défauts pour négocier
§  Quantifier les aspects positifs
§  D’intégrer financièrement d’éventuels travaux d’amélioration
-          lorsque l’on est vendeur, l’évaluation permettra de :
§  de parfaire sa perception globale du bien
§  de présenter celui-ci y compris l’intégration d’éventuels travaux d’amélioration
-          lorsque l’on est gestionnaire (immobilier d’entreprise) ou propriétaire occupant, l’évaluation permettra :
§  besoin ponctuelle d’une évaluation technique globale
§  première phase de diagnostic généraliste permettant de détecter d’éventuels besoins plus ciblés et plus approfondi.
§  Dresser un schéma directeur de travaux d’améliorations

Pépinières : gérer par les collectivités locales, services en communs. Regus : version plus grande.

3 -    La due-diligence technique (DDT) dans le bâtiment
Technical due diligence

Atouts d’une diligence
Position due diligence immobilière dans le déroulement de la transaction. La due diligence est subdivisé en différents éléments clefs :
-          un marché immobilier
-          droit
-          fiscalité
-          technique de la construction
-          environnement (pollution)
-          finance
·         l’emplacement et le marché du bien immobilier sont analysés systématiquement dans le cadre du sous processus marché immobilier.
·         La vérification légale comprend l’analyse de questions telles que la structure de propriété, extrait du registre foncier ou dispositions des baux existants.
·         Lors de l’analyse fiscale (taxe due diligence), les risques découlant de l’acquisition d’un bien immobilier. Les risques découlant de l’acquisition d’un bien immobilier sont évalués.
·         Le sous processus technique construction inclus l’analyse de la construction et des équipements techniques de l’immeuble et prévoit aussi bien des visites que des examens formels. Ces visites sont faîtes par des inspecteurs, techniciens du bâtiment pour connaître exactement le bilan de santé de l’immeuble BSI. Gros œuvre et second œuvre. Les tours de la défense sont obsolètes sur le plan norme et subissent toutes un lifting.
·         Les risques environnementaux spécifiques sont déterminés dans le cadre de l’étude d’environnement (pollution) : amiante, plomb, climatisation. Pollution externe : intempérie façade.
·         La due-diligence se termine par l’évaluation financière du bien immobilier qui repose sur les autres sous-processus. Celle-ci inclus l’ensemble de répercussions financière découlant et pouvant découler d’un investissement immobilier. Cette analyse financière aboutit à la valeur d’usage de l’immeuble.

La réalisation d’une due diligence immobilière professionnelle accroit la transparence des projets immobiliers et permet au bailleur de fonds d’identifier les risques déterminants avant la conclusion de la transaction. Ex : l’immeuble de l’imprimerie nationale, SMACGM Marseille.

Subdivision en différents éléments :

Définition des profils requis
è Identifications des biens dédiées à la vente
è Due diligence immobilière
è Négociation conclusion de l’affaire

Market due diligence
Légale due diligence
Taxe due diligence
Due diligence technique
Due diligence environnement
= due diligence financière

= Décision d’investissement


L’évaluation technique de ses bâtiments, transparence et sécurité aide à la réalisation de la transaction. Ce portefeuille de diligence technique consiste en plusieurs choses. Un bâtiment peut être dédié à plusieurs fonctions :
-          les différents immeubles due diligence technique en matière de transaction immobilière :
o   les immeubles de bureaux : cycle de vie moyen 35 ans. Relatif aux travaux de transformation et réhabilitation.
o   Immeuble de commerce : soumise à des changements permanents. Changement permanent par l’utilisateur.
o   Immeuble industriel : Sont conçus en fonction des exigences spécifiques des utilisateurs. Etant donné que les immeubles industriels par leurs modes de fonctionnements et les processus de production interne. La détermination de leur valeur de marché est plus complexe. Ex : arcellor métal. Valeur du marché déterminé en fonction de deux pôles : production et l’humain.
o   Immeubles hôteliers : centre de l’intérêt des investisseurs. immobiliers. Cela s’explique surtout par le fait que les taux de rendements réalisable dans les marchés de capital à long terme, sont très bas en ce moment. L’étude concernant les immeubles hôteliers se concentre à part l’enveloppe extérieure surtout sur les installations techniques parce que l’élimination des vices constatés représente souvent la majeure partie des coûts estimés, en combinaison avec la remise en état indispensable, se présente aussi l’occasion d’une optimisation énergétique. Le cycle de vie des aménagements intérieurs des immeubles hôteliers est de 7 ans. Grâce à l’assise hôtelière, salons type bâtimat. La diligence financière incite donc à l’investissement.
o   Les immeubles sociaux : exigences et contrôles permanents sont très élevés, et nécessite  une approche complexe pendant leur évaluation. Un élément majeur, c’est l’exigence spécifique en matière de droit, surtout celles relatives à la protection contre l’incendie. Ex : nanterre, vente du terrain beaucoup moins cher que le marché. En contrepartie, pas le droit de mettre à 6000 euros / m²

4 -  La due diligence technique en immobilier
La transaction d’un bien immobilier ou industriel peut représenter de nombreux risques techniques et financier à court / long terme.

Connaître l’état technique du bien concerné (ses qualités et particularités techniques, niveau de conformité, ses disfonctionnement, les travaux à effectués) permet d’arbitrer les décisions d’achats, de cessions, locations ou réhabilitations.

L’expertise pour évaluer de façon objective et impartial l’état technique d’un bien immobilier, se résume de la manière suivante :
-          analyse des risques liés à l’environnement
-          mesure du niveau de pollution des sols, analyse du risque d’inondation, sismique. Ex : tour la plus haute du monde à Dubaï, sol argile
-          Evaluation de la conformité de l’ouvrage et de ses installations par rapport à la réglementation en vigueur : solidité, sécurité incendie, détection de la présence de plomb, amiante, gaz, électricité, accessibilité aux handicapés, respects des ICPE. Ex : relookage nexity, enlever l’amiante. Prix de location différent après car aux normes.
-          Diagnostic du fonctionnement des équipements et installations : ascenseurs, chaufferie, système de ventilation / climatisation, portes automatiques :
§  analyse des conditions de maintenances et d’entretiens,
§  études de performances techniques de l’ouvrage : capacité portante des structures. Au niveau de la structure, un bon sol :30 kg/ cm² (granit, gros sable et argile sec). Un seul moyen (1 Kg et 3 kg, entre 0 et 1kg, on ne donne pas de PC)

Chaque composante fais l’objet d’un rapport détaillé précisant les travaux de remises en l’état indispensable (réglementaire), et ce, pouvant être différé (amélioration et optimisation).

En plus de ces constats avant la transaction d’un bien, on doit tenir compte :
-          assistance à la gestion de la maintenance
-          étude de vulnérabilité (solidité, inondation, sismique)
-          suivi continu de l’état technique d’un patrimoine immobilier ou industriel
-          audit énergétique
-          supervision des prestations de maintenance externalisée (facility management)

4.1  AGMA : assistance à la gestion de la maintenance

Maîtriser la qualité des installations et optimiser les budgets.
Faire de l’externalisation un suivi rigoureux de maintenir au niveau de qualité de service assurer la sécurité des biens et des personnes, et pérenniser la valeur des actifs.

Ex : Chaufferie : de qualité. Acheté une machine norme européenne plus chère, moins de maintenance, qu’une machine qui tombe souvent en bas.

Les équipements et les installations doivent :
-          répondre tous aux normes de sécurité en vigueur.
-          Evaluation de l’état technique global de ces installations
-          Les prestataires doivent respecter les engagements contractuels
-          La qualité des prestations est elle suffisante pour maintenir la valeur du patrimoine.
-          Dans la démarche d’un donneur d’ordre, valoriser l’immobilier à travers l’entretien : comment identifier les priorités pour aller au plus juste le budget.

4.2   étude de vulnerabilite

Sur la solidité d’un bâtiment ou infrastructure existant, des paramètres doivent être pris en considération :
-          comment la structure résiste-elle au temps ?
-          les modifications des charges liées à l’exploitation sont elles acceptable ? ex : un immeuble nouvellement aux normes, les charges flambent, le locataire sera il content ?
-          quel est l’impact existant en cas d’incendie, de sinistres ?

une méthode fiable basée sur des vibrations

Comment on analyse cette méthode ? Mesurer le capteur par le comportement de l’ouvrage.
Vis-à-vis des vibrations ambiantes (trafic routier, ferroviaire, microséisme

-          Sur la base de ses mesures, on évalue le comportement de l’ouvrage, en cas de tempête, en cas de modifications de la structure et des charges appliqués, identification des risques encourus et proposition d’actions adaptés. Méthode par capteurs : beaucoup d’informations.


4.3   suivi continu de l’état technique d’un patrimoine immobilier ou industriel

SEPIA
Les bâtiments existants à usage privé ou public sont tout au long de leur cycle de vie, sujet à différentes formes de dégradations :
-          vieillissement des matériaux
-          altération de l’ouvrage
-          détérioration des équipements
-          le suivi régulier de l’état du patrimoine, permet d’anticiper l’aggravation et l’étendue des dégradations, de maintenir et d’optimiser la valeur du bien ou ses performances. Le donneur d’ordre avant de se lancer, doit se poser la question : comment abriter les décisions de gestion, entretien, maintenance, réparations, remplacements…
-          Comment planifier et budgéter le maintient en l’état et l’optimisation des performances du bien immobilier ?
-          Comment disposer d’un suivi des plans pluriannuels des travaux ?
-          Etablissement d’un indicateur SEPIA :
§  Evaluation de l’état actuel du bien
§  Comparaison du montant des travaux à réaliser et la valeur estimée du bien neuf
§  Entretien : entre 0 et 20%
§  Maintenance : 40 à 60%
§  Réparation : 80 à 100%
§  Remplacement : 100 à 140%

4.4    Audit énergétique

Objectif : disposer d’une cartographie des consommations et établir un programme d’amélioration : la hausse constante du coût de l’énergie et les impératifs d’environnement font aujourd’hui de la performance énergétique un enjeu de premier plan pour l’ensemble des secteurs économiques : investisseurs, maître d’ouvrage, gestionnaire de bâtiments et d’infrastructures…cet enjeu va bien au delà de l’obligation de conformité, aux nouvelles règles en matière d’énergie. Le donneur d’ordre doit se poser les questions suivantes :
-          comment identifier les sources potentielles d’économie d’énergie au cours de l’exploitation du patrimoine immobilier ?
-          comment définir et quantifier les solutions les moins énergivores ?
-          cartographie de la consommation electrique :
§  éclairage : 41%
§  logement : 7%
§  bureautique : 16%
§  Cuisine : 20% (four)
§  Chaufferie : 13%
§  Autres : le reste.

4 étapes pour le plan d’action de réduction de consommation énergétique :
- visite des sites / collectes des informations :
- Mesure sur site :
Hygrométrie
Luminosité
-          analyse de la consommation et des ratios
-          proposition d’implant d’actions avec chiffrage : définir les axes d’améliorations, suivis des travaux après recommandations

4.5   supervision des prestations de maintenance externalisée (facility management)


 Objectif des prestataires de services de maintenance : bien cadré
L’externalisation de la maintenance : IDEM AGEMA
Exemple : roissy : l’aéroport se casse la guele. Beaucoup de sous traitants,

4.6   Resume : Procédure due diligence technique dans le cadre de transaction immobilière


En matière immobilière, la DD consiste en un contrôle systématique du bien concerné. L’objectif est de recenser les atouts et les risques essentiel liés aux biens. La DD intègre les différents domaines centraux :
-          marché immobilier
-          droit
-          fiscalité
-          technique et construction
-          contamination du site et finance
-          analyse technique et précise des contrats en terme de propriété. Ex : le registre foncier
-          la partie technique et construction consiste en une analyse de la construction et les installations techniques : rechercher dans le bilan de contamination (EDD : environmental Due diligence)

-          Financial du diligence : s’appuyer sur le résultat des autres procédures. Cette finance apporte la totalité des retombées financières, effective et potentielles liées à un investissement immobilier.

L’audit social



Ø Une définition large

L'audit social est un jugement porté sur la qualité des ressources humaines d'une organisation. C'est un examen professionnel reposant sur des techniques et référentiels spécifiques et pertinents, permettant d'exprimer une opinion sur les divers aspects de la participation des RH aux objectifs d'une organisation et de formuler des recommandations susceptibles d'améliorer la qualité de la gestion des ressources humaines (GRH).
C'est un véritable outil de mesure de la réalité sociale de l'entreprise et de développement des potentialités, car il permet d'avoir une vision commune à tous les acteurs de l'entreprise (dirigeants, salariés, organisations syndicales).
L'idée sous-jacente de "contrôle", "d'investigation" est encore largement répandue lorsque l'on parle d'audit social. Il s'agit de mesurer les écarts éventuels par rapport à une norme prédéfinie. L'audit social fournit aux centre de décisions de l'entreprise des analyses objectives, des appréciations, des recommandations et des commentaires utiles. Dans le cas d'écarts, il permet la mise en œuvre d'actions correctives au niveau des orientations, des objectifs ou des moyens[1]. Mais ceci est surtout vrai dans un contexte de changement, d'ouverture internationale à la concurrence.
"L'Audit Social regroupe les formes d'Audit appliquées à la gestion et au mode de fonctionnement des personnes dans les organisations qui les emploient ainsi qu'au jeu de leurs relations internes et externes"[2].
L'Audit social est particulièrement utile pour ceux qui veulent mieux employer le potentiel humain de l'entreprise, déléguer des attributions et donner davantage d'autonomie aux responsables opérationnels. Il leur apporte, en effet, des possibilités de "conserver le contrôle de la situation" et de vérifier que les stratégies retenues sont respectées et les politiques suivies1.
L'examen de l'organisation et du fonctionnement du processus Ressources Humaines permet à chacun de prendre sa place dans la dynamique de développement de l'entreprise.
"L'audit permet d'identifier les zones à risques et de vulnérabilité, mais aussi celles d'innovation et de création potentielle de valeur" (Nicole Notat).
L'audit social a pour but de vérifier la conformité des pratiques de la gestion des ressources humaines aux politiques et règles en vigueur et d'apprécier la cohérence et l'efficacité des procédures et outils mis en place ainsi que le fonctionnement des hommes au travail.

Ø Est-il réglementé ?

L'audit social n'est pas réglementé en lui même. Les modalités de recours, le contenu, les résultats d'un audit social ne sont pas soumis à des règles posées par la loi.
Cependant, lorsque le demandeur de l'audit, responsable d'entreprise, s'adresse à un spécialiste extérieur, il peut se tourner vers des professionnels certifiés, garant de la qualité du service offert.
Ces professionnels se sont dotés de règles d'éthiques et professionnelles.

Aux Etats-Unis, c'est le General Accounting Office (GAO) qui a, en 1972, publié un ensemble de normes pour le secteur public. En 1981, la Cour des Comptes des Communautés Européennes a retenu un certain nombre de concepts du GAO.
En pays anglo-saxons, l'Institute of Internal Auditors a créé en 1974 une Commission des Normes et Responsabilités Professionnelles. Ces normes ont été traduites en français par l'Association Technique d'Harmonisation.
Plus récemment, en France, le Centre de Certification Internationale d'Auditeurs Spécialisés (CCIAS) a été créé en 1994 au sein de l'IAS (Institut International de l'Audit Social). Sa certification est gage d'indépendance, d'impartialité, de déontologie du cabinet concerné, pour l'audité.

2. Modalités de recours à un audit social

Ø Qui peut y faire recours ?

Toute entreprise ou institution, quelle que soit son activité, sa taille, son organisation peut tirer profit d'un audit social.
Pour des raisons de coût et de dimension, les PME feront plus facilement procéder à un audit interne, effectué par leur service RH ou par les personnes dédiées au service du personnel. Ces PME peuvent parfois choisir, comme alternative, de mettre en place des outils permanents de veille sociale interne (centrée sur la détection des facteurs de conflictualité), sous forme d'indicateurs permettant de mesurer les signes avant-coureur d'un conflit ou encore une observation sociale, qui cherche à comprendre l'ensemble du système social (fonctionnements et dysfonctionnements), au moyen d'enquêtes ou  d'indicateurs simples. 

Ø Quand y faire appel ?

Qu'elle soit confrontée à une difficulté particulière ou qu'elle souhaite engager une nouvelle politique, l'entreprise qui veut utiliser au mieux toutes les ressources internes dont elle dispose, peut même transformer un audit en un instrument puissant de management.
L'audit peut être envisagé à divers moments :
-          A la fin d'une opération, à partir, par exemple, d'un exercice annuel de gestion de l'entreprise.
-          Lors d'un projet : l'audit rend alors compte d'une situation que l'on veut transformer. C'est, dans ce cas, une étape préliminaire, un examen de la faisabilité du projet avant de passer à la décision.
-          Après la réalisation d'un projet, en s'interrogeant sur les conséquences enregistrées en aval, lorsqu'on souhaite faire le point.
-          Lors d'une transformation en cours, en proposant des indicateurs et points de repère qui permettent de suivre la réalisation au fur et à mesure de son déroulement. L'audit produit alors des outils de contrôle et d'aide au pilotage.
Avant toute chose, la décision de faire procéder à un audit social dans l'entreprise doit être conditionnée par l'existence d'une politique RH cohérente avec la suite à donner en fonction des résultats qui seront rapportés par cet "examen". En effet, un audit qui permet de mettre en évidence certains dysfonctionnements ou des attentes précises des collaborateurs, et qui ne sera pas suivi d'actions correctives (en cas de besoin), pourra avoir des répercutions très négatives, voire aggravantes sur le climat social.
La démarche d'audit social est généralement révélatrice d'un désir de diagnostic ou de vigilance sociale de la part des dirigeants. Ils veulent savoir avant d'agir.

L'audit social est un aussi un moyen pour améliorer son image, son positionnement concurrentiel et sa capacité à fidéliser un certain type de clientèle. Par la diffusion des résultats, elle en fera un moyen d'attractivité. Si tel est l'objectif de l'entreprise, elle peut y faire appel comme outil stratégique.
La dimension stratégique de l'audit social est liée aux préoccupations actuelles des entreprises.
Certaines situations justifient tout particulièrement de mettre en place un audit social.
Dans le cas de fusion ou de réorganisation, par exemple, un audit du poids ou des facteurs culturels déterminants dans le fonctionnement des structures préexistantes permet d'éviter l'échec[3].
Dans certains cas, il est impératif de répondre aux obligations légales ou réglementaires :
pour l'obtention d'une certification, pour se faire coter en Bourse, ou s'assurer du respect des textes et règles diverses pour anticiper et éviter des contrôles sociaux ou fiscaux, ou encore des conflits sociaux. Un audit social de conformité ciblé permet, dans ce cas, de faire un diagnostic, de se "mettre aux normes" et de combler les lacunes de l'entreprise.
Il peut être demandé à titre préventif (apprécier une situation à un moment t) ou à titre curatif (remédier à une situation qui se détériore).

Ø Comment ?

Après avoir défini ses objectifs, le moment de la réalisation de l'audit, la nature de l'audit demandé, l'entreprise aura plusieurs alternatives : en fonction de sa marge de manœuvre - c'est à dire du budget alloué, du temps et des moyens internes disponibles, de la politique RH, de la culture d'entreprise,… -, elle va faire appel à un audit interne ou externe (ou à l'un et l'autre).
-          L'audit interne :
Un collaborateur ou une équipe de collaborateurs peut remplir cette mission, spécialisés dans l'audit (audit social ou audit à caractère plus "général" orienté vers d'autres secteurs, les collaborateurs présentant dans ce dernier cas des compétences en audit social) ou après avoir été formée(s) aux techniques d'audit. Il peut s'agir d'une entité interne temporaire ou permanente (service d'audit social distinct des autres services d'audit ou de contrôle général, au sein de la direction du personnel ou des ressources humaines).
L'avantage de ce type d'audit en est le coût moins élevé (à vérifier), la connaissance du contexte de l'entreprise, règles, habitudes, par les intervenants. En revanche, se posera peut-être le problème de l'objectivité et de l'autocontrôle.

-     L'audit externe :
Des cabinets, certifiés pour la plupart, sont spécialisés dans certains secteurs d'activité ou dans des types précis d'audit et proposent des audits très ciblés - d'autres proposent des prestations plus larges –en coopération avec les responsables internes.
L'intervenant extérieur est plus indépendant des hiérarchies subalternes, a une connaissance plus large de différentes pratiques et cultures d'entreprises. Il dispose de banques de données et donc de références plus nombreuses et plus fiables qu'un service interne. Il garanti en outre un haut degré de confidentialité des informations. 

3. Comment se déroule un audit social ?

Ø Les acteurs


Le client (et/ou commanditaire ou prescripteur) demande l'audit. Ses exigences sont définies dans un référentiel.

L'auditeur (consultant externe ou interne) a qualité pour mener l'audit. Familier du monde professionnel dans lequel il évolue, il doit être objectif et doté d'une éthique infaillible.
Il s'appuie sur des preuves tangibles, vérifie, examine la valeur des pratiques, des procédures, des plans. Il procède de façon méthodique, vérifie des aspects quantitatifs et qualitatifs, procède à différents travaux d'audit. Il rédige un rapport écrit, fait ensuite une restitution orale, préconise des solutions.

L'audité (ou fournisseur de l'audit) exploite le rapport d'audit pour améliorer le système et remédier aux dysfonctionnements identifiés.
Dans les PME, client et audité se confondent souvent.


Ø La méthodologie

L'organisation générale de la mission est définie par l'entreprise. L'auditeur et l'audité définissent ensemble le référentiel, décident de l'étendue du champ d'application de l'audit, discutent des constats effectués par l'auditeur.

Il conviendra dans un premier temps de déterminer précisément :
-          les objectifs  : à quelle(s) question(s) souhaitons-nous répondre ?
-          le référentiel sur lequel va s'appuyer l'étude

Les objectifs :
Il existe trois formes d'objectifs opérationnels courants : constater, vérifier, évaluer[4].
-          Le constat : il a pour objet de recueillir des faits propres à élaborer une image complète, authentifiée comme fidèle, représentative et significative de la réalité observée.
Il permet aux responsables de prendre conscience d'une part de la réalité qui leur échappait. C'est une étape préalable à toute réflexion stratégique, réorganisation ou aménagement d'une nouvelle solution.
-          La vérification : elle tend à valider des résultats déclarés et les chiffres qui les expriment. Elle tend à voir si les structures, les procédures et les mécanismes réels respectent ce qui a été prévu : démarche par laquelle on vérifie la validité des chiffres, la conformité des pratiques aux réglementations, à la législation, aux procédures conventionnelles et aux normes techniques.
L'audit peut vérifier également que les chiffres prévus comme objectifs sont effectivement atteints, les politiques effectives appliquées et les stratégies respectées.

-          L'évaluation : il n'est utile de savoir que l'on court un risque de pertes, de contentieux ou de surcoût que si l'on sait l'évaluer. Par exemple, dans le cas d'un audit avant acquisition, l'audit d'évaluation renseigne sur la valeur d'actif, ou sur les performances d'une équipe. De la même façon, les opportunités chiffrées sont exploitables plus facilement.
Il existe ainsi plusieurs sortes d'audits de chaque niveau, qui répondront à la préoccupation ciblée de chaque entreprise.
Quelques exemples d'utilisation d'audits sociaux :
Préparation à l'ARTT
Réorganisation du travail et des compétences
Remise à plat du système de rémunération
Résolution du problème de turn-over
Veille du climat social (RATP)
Mise en conformité et en l'état de l'articulation des structures de gestion du personnel
Outil de pilotage (Renault)
Outil de prévention des conflits
Outil d'amélioration de la performance (par exemple, mettre en évidence les marges de progrès) (Allied Domecq)
Outil de suivi de la progression de la nouvelle orientation de la politique RH (Usinor)

Des objectifs posés vont découler différents types d'audits sociaux qu'il est possible de regrouper en trois niveaux[5] :
Ø  Audit de conformité (garantir la qualité de l'information, assurer le respect des dispositions légales, réglementaires ou conventionnelles, assurer l'application des instructions de la direction)

Ø  Audit d'efficacité, d'efficience (les résultats sont-ils conformes aux objectifs ? Ont-il été atteints au moindre coût ? comment économiser? Quelles sont les procédures à mettre en œuvre pour atteindre les objectifs visés ?)

Ø  Audit stratégique (les politiques de GRH sont-elles conformes aux objectifs stratégiques poursuivis par l'entreprise ? la traduction des grands choix de la politique sociale en décision opérationnelle est-elle réalisée ?)

Le référentiel :
Il s'agit de l' (ou des) élément(s) du système de comparaison dans lequel on se situe pour déceler et identifier des écarts et en estimer la valeur.
Il peut être externe à l'entreprise (loi, réglementation) ou interne à celle-ci (procédures, objectifs, valeurs), parfois même élaboré en préliminaire à l'audit. Il peut être de nature différente selon qu'il s'agit  d'un référentiel spécialisé (procédures de recrutement, accord) ou d'un référentiel plus global renvoyant à une stratégie d'ensemble dont l'aspect social n'est qu'une des composantes (perspectives de nouvelle orientation commerciale, technique, industrielle)

Il existe une méthodologie "type" d'audit : en réalité, il s'agit davantage d'un mode de raisonnement induisant une rigueur d'analyse .

Ø Les outils et sources

Les outils de l'audit social sont préalablement choisis avec l'audité. Certains sont bien entendu plus appropriés selon le besoin, le domaine à auditer et leur existence dans l'entreprise, mais en règle générale les outils  et sources mentionnés ci-après sont fréquemment utilisés :
-   Questionnaires et enquêtes (auprès de la DG, DRH, Service comptable,…)
-   L'entretiens avec le(s) responsable(s) et les salariés de la catégorie concernée
-   L' entretien collectif et analyse du contenu
-   L'entretien personnalisé
-          Les documents de base (organigrammes, bilan social, déclarations annuelles, tableaux de bord, PV de réunion, budgets, dossiers du personnel, procédures,…)
-          L'utilisation de méthodes de "psychologie sociale" telles que l'enquête d'attitude, l'analyse du groupe, de la structure et la philosophie de management

Les données correspondent à des faits observables ou que l'on peut raconter. La découverte sur le "terrain" est indispensable pour que le consultant auditeur restitue dans leur contexte géographique, culturel des informations théoriques recueillies. Ceci est un des meilleurs moyens de comprendre le climat, les conditions de travail de l'entreprise, la circulation de l'information et la communication, les relations des salariés entre eux et avec leur hiérarchie.


4. Les résultats de l'audit social

Ø Le rapport


Le consultant auditeur établi un diagnostic sous forme d'un rapport.

Les apports de l'audit peuvent prendre trois formes différentes : des garanties, des constats, des indicateurs :
Des garanties sur :
-          La validité des résultats et des performances annoncées
-          La fiabilité du fonctionnement
-          La sécurité des contrôles et des mécanismes de régulation

Des constats concernant :
-          Les écarts entre les pratiques et la réglementation sociale (par exemple)
-          Les forces et avantages permettant de saisir les opportunités
-          Les faiblesses et les risques courus (ainsi que l'évaluation chiffrée de ces données), des dysfonctionnements et des dérives qu'ils causent
-          La capacité de la structure à gérer les risques et à corriger rapidement les erreurs relevées
-          La cohérence interne entre les orientations retenues et les moyens mis en œuvre

Des indicateurs ou ratios :
-          De performances ou de résultats, de moyens, de structure et de climat, significatifs de risques, d'opportunités, de coûts et de dérives.

L'audit aboutit à des scénarios d'organisation qui tiennent compte de tous les éléments identifiés (contraintes, salaires, attentes,…), et sont testées et validées auprès des différents acteurs. L'audit au sens strict devrait s'arrêter là.
Cependant l'auditeur dépasse généralement sa seule fonction d'observateur pour la compléter par des recommandations et accompagner l'amélioration des processus

Ø La mise en œuvre du changement

En réalité, l'auditeur peut être également missionné pour faciliter la mise en œuvre et participer à la prise de décision[6] :
§  il évalue des scénarios à retenir et des conditions de mise en œuvre nécessaires à la réussite de l'opération sont identifiées : on définit un plan d'action
  • il élabore avec l'entreprise la stratégie d'appropriation du changement par l'ensemble du personnel à travers un programme précis (consultation des salariés, négociations, validation juridique et administrative, et du planning organisationnel, communication interne et externe)
  • il met en œuvre ou accompagne la mise en œuvre


La mission de l'auditeur peut également consister en une "analyse de process", qui vise à comprendre le fonctionnement d'un processus et permet de réaliser des économies, devenir plus efficace, raccourcir les délais de décision.

Le rapport de l'audit comprend souvent des séries d'interrogations soulevées par l'auditeur au cours de ses investigations. Il peut aussi proposer des hypothèses d'explorations en vue d'approfondissements ultérieurs, que les responsables pourront effectuer eux-mêmes pour aller au-delà des conclusions des auditeurs.

La restitution orale des résultats de l'audit est recommandée. En effet, elle est le moyen de :
-               Respecter et privilégier la transparence des informations. C'est la gage de la qualité de l'audit, rien ne sera écrit qui n'a pas été préalablement commenté.
-               Informer en premier l'audité, avec lequel les informations sont validées.
-               Classer les constats à partir de l'analyse des conséquences. Les recommandations sont présentées et classées selon leur importance et leur degré d'urgence.
-               D'encourager l'audité, dès qu'il est informé, à prendre des mesures correctives dès que possible.

Tous ces procédés demandent une grande transparence de la part des interlocuteurs et intervenants.

La réussite de l'audit est soumise à la volonté de l'audité de mettre en œuvre les recommandations de l'auditeur. 

5. Quelles sont les suites d'un audit social ?

Si des remarques ont été faites, des non conformités signalées, des recommandations effectuées, il reste encore à réagir et à prendre les mesures nécessaires pour mettre en place le changement de façon efficace et durable. Cela peut se faire, comme nous l'avons remarqué plus haut, avec l'aide du consultant auditeur, mais la mise en œuvre du changement dépend de nombreux autres facteurs externes comme :
-          la volonté de l'entrepreneur audité
-          l'adhésion du personnel concerné par le changement
-          la culture d'entreprise
-          les moyens humains, matériels, financiers de l'entreprise

La mission du consultant auditeur ne s'achève qu'une fois les mesures correctives établies et leur mise en œuvre entamée.
Depuis le remise du rapport d'audit et des recommandations, le dirigeant a fait un choix et fixé des priorités, mais il est aussi indispensable de déterminer les modalités des responsabilités et du suivi.



6. Quel avenir pour l'audit social ?


L'audit social n'est pas en perte de vitesse, car il existe de nouvelles voies de développement de cette pratique[7]. Plusieurs facteurs ont contribué à développer l'audit social : l'évolution des RH, des contingences extérieures liées à la mondialisation des pratiques, le développement des nouvelles technologies, l'apparition de normes sociales et de nouveaux acteurs sur le marché.
·        Les pratiques, l'utilisation et la perception des ressources humaines évoluent sensiblement ces dernières années. Ceci explique que l'audit social revêt d'autres formes. L'outsourcing et l'externalisation de pans entiers des RH (par exemple la formation, la paie,…) modifient considérablement leurs fonctions et sont aujourd'hui des nouveaux modes d'organisation, de stratégie et de croissance. Les DRH ont alors besoin dans ce contexte, d'auditeurs sociaux pour y voir plus clair (par exemple par un audit de conformité des fournisseurs et sous-traitants).
·        L'actualité internationale a, ces dernières années, entraîné une augmentation des recours à l'audit social. De nombreuses entreprises multinationales, poussées par une pression médiatique importante, se sont engagées à respecter certaines normes sociales, certains codes de conduite mis en place par l'Organisation Internationale du Travail (OIT), qui joue un rôle majeur en matière de progrès social. En outre, sous les incitations des partenaires sociaux, les employeurs soumettent plus souvent leurs activités à un audit social.
·        Par ailleurs, d'autres éléments contribuent à accélérer le mouvement. Le développement des NTIC permet une optimisation du temps et une réduction des coûts liés à l'audit : la recherche de l'information, les enquêtes réalisées par le Net sont plus rapides.
·        Le développement du rating social à la fin des années 90 marque également l'évolution de l'audit social. Depuis 1997, l'ARESE (Agence de Rating Social et Environnemental sur les entreprises) note les entreprises cotées en bourse sur les critères de développement durable : l'environnement, les ressources humaines, les relations sous-traitants/clients/fournisseurs, les questions sociétales et les droits humains, le gouvernement d'entreprise. Les analyses conduisent à un rating, c'est à dire une notation sur chacun des critères précités. Les investisseurs, clients de l'Agence, se serviront ensuite de ces outils pour baser leurs choix et décisions. Les entreprises étudiées sont également destinataires de ces notes, et les utiliseront également dans un but d'amélioration ou de communication interne et/ou externe.

Une nouvelle agence de notation sociale et environnementale a vu le jour en décembre 2002 : Vigeo (propriétaire d'ARESE), sous la présidence de Nicole Notat, met actuellement en place sa propre méthodologie pour la notation sollicitée. En croisant l'ensemble des normes en vigueur (règles de l'OIT, de la GRI, de l'OCDE, des normes EMAS et ISO…) avec les réglementations nationales, un ensemble d'indicateurs va être définit, qui permettra aux analystes d'évaluer et de mesurer le niveau d'intégration d'une politique sociale et environnementale dans la stratégie des entreprises. Les informations obtenues seront ensuite vérifiées et un degré de fiabilité attribué.
La notation déclarative (Loi NRE 2002) sera faite sur la base des critères d'ARESE.

Cette agence de grande ampleur (capital social de 12 millions d'euros, 50 actionnaires, français et étrangers) va ainsi poser de nouveaux critères de notations. Elle illustre l'avancée et le besoin d'une notation pour plus de transparence et de dynamisme social. La multiculturalité des collaborateurs de l'agence permettra d'enrichir la méthode, au bénéfice des entreprises et des investisseurs.

La filiale française de Core Ratings, la nouvelle agence de notation sociale et environnementale de gouvernement d’entreprise, créée par le groupe Fimalac, et propriétaire de l’agence de notation financière Fitch, prône la même logique de mise en commun des approches de ses collaborateurs d'origines très variées.

·        Les entreprises, comme les particuliers, sont en outre de plus en plus sensibles aux pratiques sociales : celles de leurs concurrents ou de leur entreprise, respectivement, notamment au regard du développement des fonds de pension et des fonds éthiques. En effet, l'investissement éthique progresse de façon considérable. Les indices des critères moraux et sociaux attribués aux fonds d'éthiques ne nuisent pas aux résultats financiers de l'entreprise et dans bien des cas suppriment le retrait d'argent silencieux pour non respect des clauses sociales. Les fonds de pension souhaitent investir dans des entreprises socialement responsables. Pour s'aligner (dans une démarche de benchmarking) ou se faire connaître, un état des lieux dressés au moyen d'un audit social est souvent pertinent.

·        Enfin, la démarche qualité des entreprises va croissant : la règle d'or est la satisfaction du client, la maîtrise des processus. L'audit social est ici aussi un excellent instrument d'analyse de l'existant et de préconisation de solutions.
Les normes de certification, par exemple ISO 9000, incitent de plus en plus à la vigilance autour de la GRH.

Conclusion


L'audit n'est pas une fin en soi, c'est un outil efficace pour aboutir à un diagnostic fiable, objectif, motivé, dont la valeur ajoutée se mesurera avec la mise en application des recommandations qui auront été préconisées par le consultant auditeur.

La pratique de l'audit social est aujourd'hui largement répandue. De nouveaux enjeux du commerce apparaissent : l'émergence du "client informé" nous conduit d'une économie classique à une économie humaine, les profits de demain se feront de plus en plus sur la valeur humaine ajoutée, c'est peut-être la revanche du sens et de l'éthique.

La qualité sociale devient une nouvelle valeur marchande. Ceci ne laisse donc aucun doute sur le bel avenir de l'audit social.



[1] Analyse de Gérard Donnadieu et Sophie Johnson d'Entreprise et Personnel retranscrite dans la revue Personnel n°437, février 2003
[2] Définition de l'IAS

[3] Avertit Jean-Luc Placet, PDG de l'Institut pour le développement des RH, dans l'enquête d'Entreprises &Carrières "L'audit social se refait une santé" - 2001
[4] Source : Audit de la gestion sociale, Raymond Vatier, Les Editions d'Organisation, 1988
[5] Selon V.Bailleul, C.Falvet, V.Mevel dans leur présentation des "Spécificités de l'audit social" dans le cadre du DESS Contrôle de Gestion Sociale
[6] D'après l'enquête sur "L'audit social" parue dans la revue Entreprises & Carrières n°445
[7] D'après les propos de Jacques Igalens, président de l'IAS, dans un entretien paru dans la revue "Entreprises & Carrières" n°… 2001