A - Méthode d'établissement du plan de mission
Reprises des différentes étapes menant à l'élaboration du plan de
mission
§ la connaissance globale
de l'entreprise par le commissaire aux comptes,
§ l'identification des
risques d’anomalies significatives,
§ la programmation des
contrôles en fonction des risques répertoriés,
§ la planification
générale de la mission.
1. Prise de connaissance
du dossier :
Quelque soit le dossier traité, le commissaire aux comptes dispose de
trois vecteurs principaux susceptibles de lui fournir des informations d'ordre
général sur la société auditée :
§ Le Dossier Permanent,
dont la mise à jour assure la qualité des informations afférentes à
l'historique de la société, son activité, son organisation, sa structure
juridique et son administration,
§ La revue de coupures de
presse et de magazines spécialisés,
§ Les réunions, entretiens
téléphoniques et autres communications avec les dirigeants de la société.
Cette approche de la connaissance générale de la société est déjà
représentative de la philosophie d'élaboration de la Plan de mission. Ne se
limitant pas à une simple collecte d'informations d'ordre général, l'objectif
poursuivi réside dans le décryptage desdites informations pour évaluer le
risque potentiel qu'elles font peser sur la société.
La prise de connaissance doit
être actualisée chaque année avant la mise à jour du plan de mission.
2. Identification des
zones de risques attachés au dossier :
Tout dossier d'audit légal comporte des zones de risques, la difficulté
majeure résidant dans leur identification. Face à cette problématique, le
rédacteur du Plan de mission s'est doté d'outils et de référentiels facilitant
la mise en évidence des risques encourus par la société.
2.1 La connaissance de l'environnement réglementaire :
Au cours des dernières
années, la complexité des législations économiques et sociales a entraîné
l'émergence de nouvelles zones de risques dont le traitement fait partie
intégrante de la mission du commissaire aux comptes.
2.2 L'analyse des communications reçues des dirigeants de la société :
La permanence de la mission du commissaire aux comptes amène les
dirigeants de société à lui transmettre toute information significative,
s'inscrivant bien entendue dans le cadre de sa mission.
2.3 L'adaptation du matériel informatique :
Les systèmes d'informations des entreprises reposent pour l'essentiel
sur la fiabilité et la pérennité des procédures informatiques. L'importance de
l'outil informatique dans l'enchaînement des procédures concourant à la
formalisation de l'information financière, amène le commissaire aux comptes à
s'assurer de la fiabilité du contrôle interne en la matière.
Le plan de mission décrit
l’approche générale des travaux d’audit et leur étendue. Il doit comporter
l’identification des risques et des transactions significatives, le choix des
procédures à examiner, la prise en compte de l’utilisation de l’informatique….
Il doit être suffisamment
détaillé pour guider la préparation du programme de travail doit
comporter le calendrier et l’étendue des procédures d’audit, la coordination,
la direction, la supervision et la revue de la mission.
3 . Classification des
risques :
La proposition de Plan de mission du cabinet prévoit une classification des risques répertoriés en fonction de
leur nature.
Cette répartition facilitera par la suite le choix de l'intervention au
cours de laquelle la zone de risques devra être traitée (revue d'activité,
revue intérimaire ou contrôle des comptes annuels).
4 . Traitement des risques
:
C'est au cours de cette étape que le commissaire aux comptes donne
l'orientation initiale à sa mission annuelle, le processus utilisé pour y
parvenir, résidant en un rapprochement entre les risques répertoriés sur le dossier
et les outils dont il dispose pour en assurer le traitement.
Cette démarche permet in fine de définir le catalogue des contrôles qui
devront être effectués, afin d'atteindre l'objectif de certification de la
façon la plus rationnelle possible et avec le maximum d'efficacité.
4.1
Inventaire des cycles de travail relevant de contrôles approfondis :
Regroupement des cycles de travail dans un « tableau des contrôles par cycles qui est présenté dans la
partie "Orientation des contrôles"
de la Plan de mission.
La classification des risques en fonction de leur nature qui a été
préalablement effectuée, a facilité l'identification des cycles de travail
touchés par ces risques, et nécessitant en conséquence la mise en œuvre de
contrôles spécifiques.
4.2
Approche synoptique de la mission :
La vision globale offerte
par le tableau des contrôles par cycles, est le premier indicateur quant à la
lourdeur de la mission à effectuer.
Parallèlement, le budget alloué à l'accomplissement de la mission est
fixé en conséquence a 45 heures, dont 40 seront réservées à la réalisation de
travaux d'audit.
Cette contrainte budgétaire confrontée à la densité des zones de
risques du dossier, fait prendre conscience que le traitement satisfaisant des
risques identifiés dépendra en grande partie de la pertinence des contrôles qui
seront amenés à être sélectionné.
En d'autres termes, cette approche synoptique de la mission aura
contribué à la détermination des principaux critères auxquels devront répondre
les contrôles.
4.3 Choix des contrôles approfondis à mettre en œuvre :
En regard des contraintes
précisées, l'émission d'une opinion fondée sur les comptes annuels de la
société, passe par la définition de contrôles unitaires permettant de valider
le plus grand nombre possible de zones de risques.
Justifier dans le plan de
mission l’approche d’audit retenue en fonction de l’évaluation prévisible du
risque inhérent et du risque lié au contrôle. (Sélection de chaque
zone de risque) : analyse des risques
L’approche d’audit doit être en
accord avec les zones de risques déterminées.
Le programme de travail général
doit être établi en tenant compte :
-des
orientations de l’approche d’audit définies dans le plan de mission,
-des
conclusions de l’examen du contrôle interne.
Le programme de travail doit
être en accord avec les axes de contrôles définis dans le plan de mission afin
de les couvrir.
Le programme de travail doit
être référencé aux feuilles de travail sur lesquelles les différents travaux
sont matérialisés afin de faciliter la supervision et de permettre de vérifier
rapidement que tout ce qui avait été prévu a réellement été réalisé.
5 . Planification des
contrôles :
La permanence de la mission du commissaire aux comptes se traduit
concrètement par l'échelonnement de ses interventions tout au long de
l'exercice.
Bien qu'aucune norme ne précise la fréquence des visites, trois temps
forts rythment traditionnellement la
mission d'audit :
§ Une revue d'activité
préliminaire, généralement en milieu d'exercice, qui permet de prendre la
température de la société, en identifiant notamment les faits marquants et
autres zones de risques susceptibles de causer des déformations significatives
du résultat annuel,
§ Une revue du contrôle
interne, qui consiste en un examen des procédures concourant à la formalisation
d'informations financières significatives (=> Tests de procédures),
§ La mise en place de
travaux complémentaires menant à l’audit des comptes annuels (=> Contrôles
de substance).
Un planning des travaux doit
être effectué sur tout le long de la mission.
6 . Détermination des
seuils de signification :
Les seuils de signification
correspondent à l'impact chiffré au delà duquel les erreurs et les anomalies
relevés présentent un caractère significatif dans l'optique de la certification
des comptes annuels.
Deux notions sont généralement retenues :
-
Le seuil de signification impactant le résultat, la profession
admettant comme base raisonnable 10 %
du résultat courant avec un minimum de 5
% du chiffre d'affaires,
-
Le seuil de signification impactant la présentation des comptes
annuels, une tolérance jusqu'à 5 % du total bilan étant également admise.
L’identification des domaines
et systèmes significatifs doit permettre à l’auditeur de fixer un seuil au-delà
duquel une erreur, une inexactitude ou une omission affecte significativement
les comptes.
Toutefois, il n’y a aucune
théorie qui permette de postuler qu’il convient de prendre tel ou tel seuil.
D’une façon générale, la détermination du seuil de matérialité est souvent
faite par le CAC capable de fixer un seuil qui s’avère cohérent en fonction de
la mission et de la nature de l’entreprise.
7 . Conclusion :
Cette phase d’orientation des travaux et de programme de travail est
importante afin que le CAC puisse conserver une trace écrite de la
justification de l’approche d’audit qu’il a retenue.
B- Principes & Objectifs
d’utilisation
du Plan de mission dans la conduite de la mission annuelle
du Plan de mission dans la conduite de la mission annuelle
1 . Aide à la délégation
de diligences :
la Plan de mission fournit deux
informations primordiales :
-
La connaissance du degré de
risque pesant sur chacun des cycles de travail, qui permet de déterminer une répartition
des tâches sur chaque collaborateur en rapport avec son niveau de compétence.
Il est ainsi évident, qu'un collaborateur sans expérience ne sera pas d'emblée
affecter au traitement des risques les plus significatifs du dossier.
-
La définition d'un programme
précis des contrôles approfondis à mettre en œuvre, qui offre l'assurance de l'engagement de
diligences propres à servir l'objectif de certification des comptes annuels.
2 . Aide à la supervision
des travaux :
La supervision du dossier à la fin de chaque intervention, est
optimisée par un rapprochement systématique entre les directives de la Plan de
mission et leur traduction sur les feuilles de travail rédigées par les
intervenants.
Toute insuffisance en la matière doit être régularisée par
l'intégration du contrôle omis ou incompris, lors des prochaines interventions
prévues sur le dossier.
3 . Aide à la rédaction du
mémorandum de synthèse :
Le respect du programme de travail fait partie intégrante du processus
conduisant le commissaire aux comptes à émettre une opinion sur les comptes
annuels.
C'est pourquoi, le
mémorandum de synthèse, rédigé à l'issue de la mission annuelle et sur lequel
le commissaire aux comptes s'appuie pour délivrer sa certification, reprend les
priorités du programme de travail défini dans le Plan de mission, en précisant,
le cas échéant, les limites rencontrées dans sa mise en œuvre.
Synthèse sur les différentes
étapes de la démarche d’audit, des points mis en évidence lors de l’examen des
diligences par poste significatif.
Respect des contrôles
approfondis définis dans le Plan de mission et conclusion sur l’application des
diligences à ce dossier.
Le but est de permettre au CAC
de pouvoir émettre un opinion sur les comptes annuels ou faute d’insuffisance
de compléter la mission par d’autre contrôle.
4 . Conclusion :
En définitive, outre
l'organisation et la planification de la mission annuelle, le Plan de mission
tend à s'imposer comme un support privilégié de communication entre les
différents acteurs entrant dans le processus de certification des comptes
annuels, à savoir, le commissaire aux comptes, le collaborateur "responsable"
et les intervenants "dossier".
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