L'analyse des coûts
permet de définir le prix de vente d'un produit
La question qui se pose ici est de savoir à quel prix
l'entreprise doit elle vendre ses produits pour assurer sa pérennité de
l'entreprise et conserver, voire développer ses parts de marché ?
Le problème général à résoudre concerne le calcul de ces
coûts de production : il faut intégrer un coût moyen de production, un coût
marginal de la dernière unité produite, définir le coût des différentes
activités de l'entreprise (coût de production, coût de commercialisation, de
distribution, de SAV, etc…).
La méthodologie de définition des coûts sera donc
déterminante, en fonction de l'activité de l'entreprise, de sa concurrence et
de sa stratégie.
L'analyse des coûts
permet de savoir s'il faut faire soi même ou faire faire
Tous les développements des politiques de sous-traitance et
d'externalisations partent des travaux de Coase et Williamson (Prix Nobel
d'Economie) sur les coûts de transaction.
Mais cet objectif immédiat ne doit
pas faire oublier les risques inhérents à une telle stratégie, risques qui
expliquent en partie les politiques actuelles de réintégration des fonctions.
L'analyse des coûts
permet de lier les coûts de l'entreprise au cycle de vie du produit
La nécessité de répondre de plus en plus rapidement aux
besoins des clients voire même de les anticiper ou les provoquer, implique de
développer des produits complexes dont la durée de vie est limitée.
Ces développements supposent des engagements financiers
importants à différents stades du processus de recherche, de lancement, de
production et de fin de vie du produit. Ceci se concrétise par le cycle de vie
du produit.
Un coût est la valeur monétaire
des consommations de l'entreprise.
Un coût fixe est un coût qui ne
varie pas, quelle que soit l'activité de l'entreprise ; un coût variable est un
coût qui varie en fonction de l'activité de l'entreprise.
On différenciera des coûts
variables proportionnels (CV = a.CA) et des coûts variables non proportionnels.
Un coût direct est un coût que
l'on peut rattacher sans aucune ambiguïté à un produit précis ; un coût
indirect est un coût qui n'est pas lié à un produit précis, mais est lié à la
maîtrise de l'environnement du produit (commercial, gestion, etc …).
On distinguera des coûts de
produits et des coûts de période, dans le cas où la production de l'entreprise
implique un écart important entre le moment de la réalisation du produit et sa
vente.
La méthode la plus couramment
employée reste celle du coût direct, qui demande à être approfondie : c'est
l'objet de la méthode des coûts complets, qui vise à déterminer à chaque stade
de la vie d'un produit le coût lié à ce stade.
L'objectif global de toute
analyse de coûts est de comprendre comment l'entreprise génère son résultat et
peut l'améliorer, combien elle peut prévoir de production pour quelle
rentabilité (élaboration de budgets).
Les prospectives que l'entreprise
travaillera pourront s'appuyer sur ces calculs de coûts afin de limiter son
risque (recherche du seuil de rentabilité) Elle pourra également utiliser ces
connaissances pour élaborer des prix de vente cohérents.
Le seuil de rentabilité, encore appelé point mort ou point
d'équilibre permet de calculer le niveau de Chiffre d'Affaires (CA) que
l'entreprise doit réaliser au minimum pour couvrir ses charges, c'est à dire ne
rien gagner, mais surtout ne rien perdre. A ce niveau de CA, le bénéfice est
donc nul.
Calcul :
CAr = CF / (1 - a)
(1 - a) représente le pourcentage de marge sur coût variable
(%MCV) dégagé par l'entreprise ; ce pourcentage sert à payer les frais fixes de
l'entreprise.
Résultat
= (CA réel - Seuil rentabilité) x %MCV.
La marge de Sécurité représente
l'éloignement du chiffre d'affaires de la période observée par rapport au seuil
de rentabilité (CA de la période étudiée - CAr).
Plus la marge de sécurité est
importante, plus on est loin du point d'équilibre et moins l'entreprise a de
risques de ne pas atteindre son seuil de rentabilité.
L'indice de Sécurité représente
le pourcentage de marge de sécurité par rapport au chiffre d'affaires observé
(CA - CAr) / CA). Plus cet indice est élevé, moins l'entreprise court de
risques de ne pas atteindre son seuil de rentabilité.
La date d'atteinte de l'équilibre peut être calculée dans un objectif de prévision
d'activité, sous réserve d'avoir une activité linéaire.
Dans le cadre de coefficients de
variation saisonnières, il faudrait calculer mois après mois.
Cette date sera le moment de
l'année où l'entreprise atteindra le seuil de rentabilité, en fonction du CA
prévu.
On exprime ce moment en
pourcentage d'une année complète, puis en mois, puis en jours.
Le levier opérationnel est
l'élasticité du Résultat par rapport au chiffre d'affaires, ou encore la
variation relative de résultat apportée par une variation relative du chiffre
d'affaires.
On appelle également ce levier
opérationnel la sensibilité du résultat au chiffre d'affaires. Le levier
opérationnel (lo) est la variation de résultat constatée à la suite d'une
variation du chiffre d'affaires observée soit
lo = (variation du Résultat /
Résultat initial) / (variation du CA / CA initial).
Dans la mesure où le résultat est
la marge sur coût variable, on peut également calculer le levier opérationnel
en fonction de la MCV.
Ce levier indique qu'une
croissance (ou une baisse) du CA se traduira par une hausse ou une baisse du
Résultat égale au pourcentage de variation du CA multiplié par le levier
opérationnel.
Exemple de seuil
de rentabilité : Une entreprise produit des cartes mères d'ordinateur
qu'elle vend 200 € l'unité.
Pour produire, elle emploie 4 personnes qui coûtent en tout
chaque année 384000 €, qui travaillent dans un local dont les loyers et le
chauffage représentent 20000 €.
Pour produire, l'entreprise achète un microprocesseur par
carte mère au prix de 45 €.
Elle a vendu l'année dernière 3000 cartes mères.
On peut calculer son CA de 600000 € (3000 cartes mères à 200
€), ses coûts fixes de 404000 € (384000 + 20000) et ses coûts variables de
135000 € (3000 processeurs achetés 45 €).
On peut calculer son résultat soit 61000 € (600000 - 404000
- 135000).
Si le coût du microprocesseur est de 45 € par carte mère
vendue 200€, on sait quels sont les coûts variables en pourcentage, soit a =
45/200 = 0,225 ou 22,5%.
Le coût des cartes mères représente 22,5% du prix de vente.
La marge sur coûts variable (1 - a) est, en pourcentage le
complément à 100% des coûts variables (a), soit ici, nous avons B = 0,775 x CA
- CF
En reprenant la formule de calcul du seuil de rentabilité,
on obtient dans le cas présent :
CAr = 404000/0,775 = 521290 €.
521290 € est donc le seuil de rentabilité de cette
entreprise.
Si l'entreprise dépasse son seuil de rentabilité qui est de
521290, au delà, l'entreprise a un taux de profit de 77,5%.
Si, par exemple, l'entreprise réalise 600000 € de CA, soit
78710 € de plus que le CAr (600000 - 521290), alors son profit sera :
78710 € x 77,5% = 61000 €.
C'est bien le profit que nous avions calculé plus haut.
Si l'entreprise n'avait réalisé que 500000 de CA, sa perte
aurait été de 77,5% de l'écart entre son CA (500000) et le CAr (521290), soit
ici un montant de -21290, c'est à dire une perte de 16500 € (-21290 € x 77,5%)
On peut vérifier : un CA de 500000 signifie 2500 cartes
vendues 200€ et donc 2500 microprocesseurs achetés 45€.
B = 2500 x 200 - 404000 - 2500 x 45 = -16500 €
Le CA observé est de 600000 € et
le CAr est de 521290 €.
La marge de sécurité est donc de
78710 € (600000 - 521290).
L'indice de sécurité calculé est
de 13,12% (78710/600000).
La date d'atteinte de l'équilibre
peut se calculer aisément :
le CAr est de 521290 € pour un CA observé et
prévu de 600000 €.
Ceci représente 86,88% de l'année
(521290/600000).
86,88% x 12 mois = 10,42 mois.
Le mois 10 étant Octobre, le seuil
de rentabilité sera donc atteint en Novembre, le 13 plus précisément (30 jours
x 0,42).
Pour calculer le levier
opérationnel, considérons que le CA augmente de 10% et passe à 660000 €.
Le bénéfice passera à 77,5% de
138710 € (660000 - 521290), soit 107500 €.
Ces 107500 € comparés aux 61000 €
de bénéfice pour un CA de 600000 donnent une augmentation de 76,22% (46500 de
plus comparés au 61000 initiaux).
Le levier opérationnel est donc de
7,622 (+76,22% / 10%). En d'autres termes, lorsque le chiffre d'affaires
augmente, le bénéfice augmente 7,622 fois plus vite.
L'entreprise se rend compte que
l'emballage des cartes mères pourrait être sous traité au lieu de nécessiter un
salaire d'un coût de 96000 €. Le coût de la sous traitance serait de 32 € par
carte mère.
Les charges fixes seraient donc
désormais de 308000 € (404000 - 96000) et les charges variables de 38,5% du CA
((45+32)/200) pour une MCV de 61,5% (100 - 38,5).
Le seuil de rentabilité serait
donc de 500813 (308000/61,5%), soit nettement plus bas que précédemment
(521290).
L'entreprise a décidé d'augmenter
ses prix de 10%, tout en sachant que cette augmentation génèrera une baisse de
son CA de 14%.
Son élasticité est donc de -1,4
(-14% / +10%).
Elle va donc vendre ses cartes
mères à 220 € (200 € + 10%) et perdra 14% de ses ventes, soit 420 ventes.
Ses charges fixes et variables
sont inchangées et seule la MCV change pour devenir 65% ((220 - 45 - 32)/220).
Le nouveau seuil de rentabilité
est donc de 473846 € (308000/65%), en nette baisse.
En revanche, le bénéfice a changé
aussi, puisque le CA est devenu 567600 € (3000 ventes - 420 ventes à 220 €).
Il est désormais de 60940 € (65%
de 567600 - 473846), soit une légère diminution.
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