Le contrôle interne se définit comme l’ensemble des
procédures ou sécurités mises en place
pour couvrir les risques mettant en péril l’ensemble des objectifs de
l’entreprise que l’on peut résumer comme suit :.
·
la fiabilité et
l’exhaustivité de l’information ;
·
le respect des politiques,
plans, procédures,
·
la conformité aux lois et
règlements ;
·
la protection du
patrimoine ;
·
l’utilisation économique et
efficace des ressources ;
·
la réalisation des
objectifs et des buts attribués à une activité ou à un programme.
Le contrôle interne ne supprime jamais totalement les
risques d’erreur, de fraude, d’insuffisance, d’inefficience, d’incohérence,
d’inconsistance, mais il permet de les prévenir, de les limiter autant qu’il
est possible, de déceler leur réalisation, et donc d’intervenir.
La démarche de l’Audit Interne est une approche par les
risques
2. Définition du contrôle interne par son contenu
Le
contrôle interne est fondamentalement constitué :
-
par des principes
fondamentaux d’organisation qui concourent à l’existence d’un environnement
favorable à la mise en place d’un contrôle interne fiable ;
-
par des techniques
spécifiques d’organisation permettant de conférer la sécurité nécessaire aux
opérations mises en œuvre dans l’entreprise.
2.1 Principes fondamentaux d’organisation
Les principes fondamentaux du contrôle interne
constituent des conditions préalables à la mise en place d’un contrôle interne
performant. Le non-respect ou l’absence de ces principes a pour conséquence la
déficience du contrôle interne, quelle que soit la qualité des procédures mises en place.
Les
éléments de base généralement retenus comme conditionnant la qualité du
contrôle interne comprennent :
-
L’existence d’une
organisation claire et reconnue. Cette condition implique une répartition
non-équivoque des tâches entre les différents acteurs de l’entreprise,
l’existence de procédures et de règles bien définies de circulation de
l’information. Il faut par ailleurs que cette organisation soit connue par les
membres de l’entreprise. Une absence d’organisation, une organisation trop
floue ou méconnue empêche la mise en place d’un contrôle interne efficace.
Cette
condition suppose généralement une formalisation de l’organisation se
matérialisant par un organigramme détaillé et des procédures administratives et
comptables écrites sous forme de documentation ou de manuels.
L’organisation
doit également être adaptée aux objectifs de l’entreprise et évoluer en fonction
de ces objectifs.
-
La compétence du
personnel. Un personnel incompétent ou non adapté aux objectifs de
l’entreprise, constitue un élément défavorable à un fonctionnement correct du
dispositif de contrôle interne ;
-
L’intégrité du personnel
et la loyauté des dirigeants. L’honnêteté des personnes et l’éthique au
sein de l’entreprise constituent des facteurs déterminants dans l’appréciation
de l’environnement de contrôle interne. L’implication du management est
prépondérante dans l’instauration d’une éthique d’entreprise.
Sans que cette dernière condition soit impérative, l’existence
de structures spécifiques de contrôle au sein de l’entreprise favorise
fortement l’efficacité des dispositifs de contrôle interne. Ainsi la présence
d’un service d’audit interne et /ou d’un comité d’audit ne peut-il que
contribuer à la création d’un climat favorable au contrôle interne, même si
ceux-ci ne peuvent en aucun cas apporter une garantie absolue à son bon
fonctionnement.
2.2 Outils et techniques de contrôle interne
L’existence
d’un contrôle interne efficace nécessite la mise en place de procédures de
sécurité ou de contrôle contribuant à la couverture des risques encourus.
Séparation
des fonctions (tâches). La règle de
séparation des fonctions est une règle d’organisation primordiale, qui
contribue à garantir un bon contrôle interne en atténuant les risques de
fraudes, d’erreurs ou de négligences.
Le
respect du principe de séparation des tâches suppose généralement l’absence de
cumul des fonctions suivantes :
-
fonction de décision
(décideur autorisant ou approuvant) ;
-
fonction de détention de
valeurs ou de biens (caissier, magasinier, etc.) ;
-
fonction d’enregistrement
(comptable) ;
-
fonction de contrôle (ex
auditeur interne).
La
séparation des tâches est un principe de base dans toute organisation d’une
certaine taille. Par son existence même, elle apporte de la sécurité aux
opérations, celles-ci devant être traitées par plusieurs personnes. Le contrôle
qui en résulte peut néanmoins être contourné par la collusion entre deux ou
plusieurs personnes.
Le
principe de séparation des tâches n’est pas applicable dans une petite
entreprise compte tenu de la faiblesse des volumes d’opérations, du manque de
spécialisation des intervenants, du caractère restreint des effectifs en place.
Des opérations spécifiques de contrôle sont alors nécessaires, ciblées en
fonction des cumuls de fonctions constatés.
Contrôles
ciblés d’opérations. La
réalisation de contrôles ciblés d’opérations constitue une technique simple,
dont la mise en œuvre nécessite une analyse préalable des risques afin de
déterminer le plus efficacement possible les procédures à contrôler ainsi que
l’ampleur de l’échantillon à examiner. Il peut s’agir :
-
de contrôles
séquentiels ;
-
de totalisation
d’états ;
-
d’examen de pièces
justificatives.
La
mise en œuvre de contrôles a posteriori peut être réalisée par un service ad
hoc (service d’audit interne) ou par d’autres personnes de l’entreprise
chargées, de par leur position dans l’organisation, de contrôler régulièrement
le déroulement de certaines opérations.
Existence
de délégations formalisés et appropriées. A partir d’une certaine taille,
les dirigeants doivent nécessairement déléguer une partie de leurs pouvoirs à
d’autres personnes, qui à leur tour peuvent se trouver dans l’obligation de
subdéléguer leurs pouvoirs. La qualité du système de délégation constitue un
élément clé du système de contrôle interne. Il s’apprécie en fonction de
plusieurs éléments, parmi lesquels figurent notamment :
-
la formalisation des
délégations ;
-
l’approbation des
subdélégations par le niveau supérieur ;
-
le respect du principe de
séparation des fonctions.
Supervision
des délégations. L’existence de délégations implique nécessairement la mise
en place d’une supervision permettant au délégataire de s’assurer que la
délégation est exercée conformément à ce qui a été défini.
Description
des traitements informatiques et des logiciels. Le rôle prépondérant de
l’informatique, accentué par la mise en place de logiciels intégrés confère à
cette technique un rôle particulièrement important. La description des
traitements informatiques et des logiciels conditionne en effet la transparence
de ces processus.
Restriction
des accès. La restriction des accès du personnel à certains documents (diffusion
limitée), à certains fichiers ou applications informatiques (instauration de
mots de passe et modification régulière de ceux-ci), à certains lieux
géographiques (mise en place de badges d’accès) permet de limiter les risques
de fraudes ou de divulgation d’informations en réduisant le nombre de personnes
concernées. La restriction des accès aux seules personnes qui en ont besoin
facilite également la mise en place d’une séparation stricte des tâches.
Protection
physique. Certains documents ou matériels sensibles doivent être protégés.
C’est le cas, par exemple des chéquiers, de la caisse, des processus de
fabrication, des informations financières, des micro-ordinateurs, etc. Il
convient que soient mises en place les règles de protection appropriées :
rangement des valeurs dans les coffres, fermeture à clé des salles contenant du
matériel susceptible d’être volé, surveillance des stocks, etc.
Auto-contrôle. L’organisation génère par elle-même des
points de contrôle, indépendamment de toute intervention extérieure, grâce à
l’existence de recoupements, de contrôles réciproques des tâches, de contrôles
informatiques… Les anomalies sont ainsi mises automatiquement en évidence lors
de la réalisation des tâches ultérieures.
Piste
d’audit. Sur le plan comptable, la
piste d’audit désigne la possibilité de remonter aux pièces justificatives à
partir d’un compte donné. Dans le domaine du contrôle interne, l’existence de
la piste d’audit repose sur la possibilité de valider une information ou une
opération en remontant à la source. Elle implique donc un enregistrement, une
formalisation, une numérotation des pièces et un classement rendant accessible
et vérifiable cette opération ou cette information.
La fonction audit interne
|
Code :
|
|
Date
de MAJ :
|
||
Les
outils
|
||
Les outils de description
|
Page :
|
L’OBSERVATION PHYSIQUE
La pratique de l’observation physique exige trois
conditions :
-
l’observation ne doit pas
être clandestine en application de la règle générale de la transparence propre
à l’audit interne. L’auditeur prévient tous les responsables concernés de sa
visite et de ses intentions ;
-
l’observation sera toujours
suffisamment complète pour saisir le phénomène observé dans sa réalité ;
-
l’observation doit toujours
être validée car elle est incertaine, sauf le cas où elle est elle-même une
validation.
L’observation peut concerner :
-
les processus :
o comment se déroule une opération de recrutement,
o comment de déroule l’établissement, le contrôle et le règlement
de la paie ;
o comment se déroule une opération d’achat ;
o etc.
-
les biens :
o l’observation élémentaire des biens c’est l’inventaire ;
o mais il y a aussi l’observation qualitative.
-
Les documents :
o les documents comptables ;
o mais également les notes, procédures et papiers divers
-
les comportements des gens
au travail :
LE MEMORANDUM OU LA DESCRIPTION NARRATIVE
L’auditeur fait la synthèse écrite des entretiens qu’il a
avec les audités et des documents qu’il a pu réunir.
Le mémorandum présente l’avantage d’autoriser une certaine
souplesse dans le déroulement des interviews. Moins directif, l’auditeur
écoutera mieux son interlocuteur, lequel se sentant moins contrôlé, se montrera
plus direct et plus coopératif.
L’usage du mémorandum est rendu plus aisée par la
préparation d’un questionnaire dit « ouvert » qui ne permet pas la réponse par
« oui » ou par « non ».
Le mémorandum reste
difficile d’accès au lecteur étranger ; il requiert pour acquérir d’un
circuit une compréhension d’ensemble un effort impraticable dès que les
procédures deviennent trop longues ou trop complexes.
L’approche par mémorandum n’est recommandée que dans les
cas simples.
LE DIAGRAMME DE CIRCULATION
Un diagramme de circulation est la description graphique
d’un ensemble d’opérations. Celle-ci s’opère au moyen d’une ligne de flux qui
retrace dans un ordre chronologique le cheminement des documents générés par
les opérations.
L’établissement d’un diagramme de circulation suppose
l’emploi d’une table de symboles (cf. exemple en annexe) et le choix d’un type
de présentation.
Le diagramme vertical
A l’aide des symboles, le flux des opérations analysées
est transcrit sur des feuille se présentant comme suit :
Diagramme
de
|
Rédacteur
Date
|
|
Description
narrative
|
Opération n°
|
Description
graphique
|
-
description narrative :
cette colonne sert à donner d’une part les détails qui alourdiraient la
description graphique, d’autre part les explications dont la représentation
pose un problème technique ;
-
désignation de l’opération
par ordre numérique : cette identification permet de faire référence de
manière précise aux opérations visées lors de l’examen des clés de
contrôle ;
-
description
graphique : c’est l’élément central du diagramme. On y portera que les
éléments nécessaires, les autres étant portés dans la colonne description
narrative.
Comme le suggère son appellation, ce type de diagramme se
caractérise par le fait que l’on passe d’un service à l’autre verticalement.
Il en résulte que l’on ne peut suivre d’un bout à l’autre
qu’une seule ligne de flux. Quand deux de documents se séparent pour suivre des
circuits autonomes dans des services différents, le principe même du diagramme
vertical conduit à traiter le circuit suivi par l’un, puis celui servi par
l’autre.
Une ligne de séparation horizontale est tirée chaque fois
que l’on changera de service. Si plusieurs opérations se déroulent dans le même
service, aucune séparation ne sera effectuée.
Notons également le caractère chronologique de la ligne de
flux qui interdit de regrouper la description d’opérations qui se déroulent
dans un même service au détriment de la chronologie.
Dans le cadre du diagramme vertical, deux faits peuvent se
produire qui nécessitent un traitement particulier :
-
un document pourra ne pas
être utilisé momentanément et faire par conséquent l’objet d’un classement
provisoire. Dans ce cas, il convient de rappeler l’existence du document au
moment où il réapparaît dans le flux ;
-
une opération trop
compliquée pour figurer dans le diagramme doit faire l’objet d’un renvoi à des
explications narratives, ou un diagramme particulier. Les références du
document de renvoi doivent être indiquées sur le diagramme.
A la suite du diagramme vertical viennent les fiches de
points de contrôle, qui exposent les principaux points de contrôle du
dispositif ou processus analysé. Le classement sur fiches correspondra à la
numérotation qui figure dans le cercle symbolisant le point de contrôle.
Le diagramme horizontal
Le flux des opérations est transcrit sur un imprimé qui se
présente de la manière suivante :
Diagramme
de ……
|
Rédacteur :
Date :
|
||||
Service
A
|
Service B
|
Service C
|
Service D
|
Service E
|
Service F
|
L’imprimé est divisé en colonnes permettant de faire
circuler les documents entre personnes ou départements.
L’emplacement des services intervenant doit être
judicieusement choisi de manière à rendre le diagramme le plus lisible
possible.
La ligne de flux se déroule toujours chronologiquement,
mais le passage d’un service à un autre se fait horizontalement. Dès lors, il
est possible de dessiner simultanément autant de lignes de flux que de
documents circulant de manière autonome.
L’impératif de clarté conduit l’auditeur à réduire au
maximum les indications qu’il porte directement sur la description graphique.
D’où la nécessité d’adjoindre à la description graphique des fiches
explicatives.
Les fiches des points de contrôle sont les mêmes que dans
le cas du diagramme vertical. Elles développent les principaux points de
contrôle dans l’ordre où ils sont numérotés sur le diagramme.
Avantages et inconvénients des diagrammes de
circulation
Inconvénients :
-
la méthode ne permet pas toujours
de saisir l’ensemble du contrôle interne : certaines opérations se prêtent
mal à une description graphique ;
-
la méthode est relativement
longue à mettre en œuvre ;
-
un excès de détail finit
par nuire à la clarté du diagramme ;
-
une trop grande pauvreté
ramène au mémorandum.
Avantages :
-
l’utilisation du diagramme
permet d’acquérir une connaissance approfondie du dispositif étudié et d’en
déceler rapidement les principales forces et faiblesses ;
-
le fait de préparer un
diagramme conduit à une formalisation et à une discipline qui aide l’auditeur à
analyser à fonds le dispositif ;
-
la forme schématique des
diagrammes met en évidence aussi bien les insuffisances dans les connaissances
de l’auditeur que des discontinuités ou
des faiblesses dans le flux des données ou dans un contrôle ;
Forces et faiblesses du diagramme vertical :
-
le diagramme est simple à
rédiger : la ligne de flux unique permet un tracé facile ;
-
par ailleurs il pose peu de
problème de lecture et de compréhension, grâce à la correspondance entre la
partie graphique et la partie narrative ;
-
malheureusement il ne donne
pas une vision d’ensemble dès que les
procédures analysées sont un peu longues ou compliquées.
Forces et faiblesses du diagramme horizontal :
-
l’établissement d’un
diagramme horizontal est un travail délicat : le nombre de lignes de flux
possibles pouvant être important, il n’est pas toujours évident d’assurer la
clarté du tracé et tout particulièrement d’éviter que les lignes ne
s’entrecroisent jusqu’à constituer un fouillis inextricable ;
-
la lecture du diagramme
n’est pas toujours aisée
-
mais le diagramme
horizontal présente deux qualités essentielles :
o il permet la synthèse en donnant à l’auditeur une vision
d’ensemble du circuit analysé ;
o il permet l’analyse en regroupant les opérations par service.
Ainsi, non seulement l’auditeur pourra d’un seul coup
d’œil embrasser l’ensemble de la procédure ou du processus, mais également
apprécier très rapidement le degré d’auto-contrôle que permet la réalise la
séparation des tâches.
L’ORGANIGRAMME FONCTIONNEL
L’organigramme fonctionnel est construit par l’auditeur à
partir des informations recueillies par observations, interviews,…
Cet organigramme a comme caractéristique que les mots
figurant dans les cases ne sont pas des noms de personnes (organigramme
hiérarchique) mais des verbes désignant des fonctions. Les deux organigrammes
fonctionnel et hiérarchique ne se confondent pas car :
-
une même personne peut
avoir plusieurs fonctions ;
-
une même fonction peut être
partagée entre plusieurs personnes ;
-
une fonction peut n’être
pas attribuée ;
-
une personne peut se
trouver sans fonction.
L’organigramme fonctionnel permet d’enrichir les connaissances obtenues à partir de
l’organigramme hiérarchique et des descriptifs de postes.
LA GRILLE D’ANALYSE DES TACHES
La grille permet par lecture directe de détecter les
manquements à la séparation des tâches incompatibles du point de vue du
contrôle interne.
Structure de la grille
On peut concevoir
une grille pour chaque grande fonction ou pour chaque processus
élémentaire : chaque grille va comporter le découpage unitaire de toutes
les opérations relatives à la fonction ou au processus concerné. La qualité d’une grille est dans le découpage
initial au cours duquel il ne faut rien omettre dans le suivi séquentiel du
déroulement des opérations. (cf en annexe des modèles de grilles préétablies
des grandes fonctions)
La première colonne liste ligne par ligne les tâches
élémentaires composant le processus ou la fonction.
Les colonnes suivantes sont destinées à indiquer les
personnes concernées.
Mode d’emploi
Pour chaque tâche et en commençant par la première,
l’auditeur va indiquer qui l’accomplit. A chaque fois qu’il rencontre un
personnage nouveau, il indique son nom en tête d’une colonne et trace une croix
en face de la tâche concernée.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire