LE CONTRÔLE DE GESTION ET DES ASPECTS DU MANAGEMENT

Le contrôleur de Gestion dispose d’un éventail de chantiers et d’actions à
mener qui peuvent énormément varier selon les situations et influer de façon directe
ou non, et concrète ou non, sur les modes de management. Comme le montre notre
étude, cela dépend de façon cruciale de la place du contrôleur de gestion dans la ligne
hiérarchique.
De même, le style de management de part son effet d’histoire, va avoir une influence
déterminante sur l’organisation, comme sur le style de manager qu’elle abrite.
I -  Management & Manager :
A/ Présentation
Le management se définit comme
un style de direction qui régule
l’organisation fonctionnelle. Le management influe et découle à la fois des objectifs
et de ceux qui les mettent en place. Suivant la volonté des dirigeants, ou l’effet
d’histoire de l’organisation, il s’impose dans le temps et sur les managers proprement
dit comme un élément à la fois incontournable et en perpétuelle évolution.
Longtemps résumé en terme d’efficience, le management prend de plus en plus en
compte la dimension sociale et les paramètres de l’efficacité comme étant des facteurs
déterminants de la pérennité de l’entreprise. La performance alliant efficience et
efficacité sur le long terme crée son mode de régulation. Loin de l’approche
mécaniste de Fayolle et Taylor où la motivation des agents au travail se résumait à la
rémunération, on intègre désormais les travaux de Mayo, Crozier et Simon, afin de
mieux agir sur les paramètres de motivation individuelle, et de permettre l’adéquation
entre les intérêts individuels des agents et collectifs de l’organisation.
Le contrôleur de gestion agit désormais également à un niveau opérationnel par le
biais de la gestion des interfaces et le contrôle des systèmes d’information. Le
développement des services et de l’informatique en est la principale cause. Se faisant
le champion des coûts cachés, le Contrôleur de Gestion interagit sur le management

proprement dit. Il instaure les outils de feedback et de contrôle des autres cadres
opérationnels en charge d’activité.
Nous allons à présent passer en revue les différents types de managers afin de mieux
appréhender la dimension comportementale du manager sur la structure dans laquelle
il exerce son pouvoir.
B/ Le comportement des managers :
1) Pouvoir et autorité
Il ne faut pas confondre pourvoir et autorité. Le manager doit être conscient
qu’il doit agir, sur la partie formelle comme informelle de l’organisation, s’il veut
pouvoir réguler son activité. Certaines personnes savent maîtriser les informations et
se rendre incontrôlables (comme les commerciaux aux grands comptes).  Ainsi elles
peuvent jouir d’une certaine autorité au sein de l’organisation, sur elles-mêmes
comme sur les autres.
L’autorité est la capacité à faire respecter volontairement les ordres donnés. Elle
s’apparente au charisme. Le subordonné pense alors que l’ordre est légitime.
Le pouvoir est donné de façon formelle par l’organisation à une personne à qui on
délègue une responsabilité sur la mise en place d’actions ou de résultats.
Il est primordial de ne pas confondre ces deux notions, car il arrive assez
régulièrement au sein des organisations, de constater que celui qui exerce le pouvoir
n’a pas suffisamment d’autorité ou que l’un de ses subordonnés en a plus que lui.
On touche dans ce cas aux problèmes de délégation et de contrôle sur lesquels le
Contrôleur de Gestion doit se pencher afin de gérer efficacement les interfaces.
2) Plusieurs types de managers
D’après la grille Black & Mouton, il existe 5 types différents de managers
selon qu’ils privilégient ou non l’aspect social ou financier de leur service :
Le Bienveillant ne s’intéresse qu’à l’aspect social de son service. Il est très peu
efficient, très paternaliste et peu enclin à la délégation de pouvoir. Il évolue au sein
des petites structures : PME-PMI ou services de production en niche et de recherche

et développement. On le trouve chez les ingénieurs où la standardisation des
qualifications est la seule référence de productivité par exemple.
L’explosif ne s’intéresse à l’instar du bienveillant qu’au coté efficient de son service.
Il ne tient pas compte du coté social de son travail de manager. S’il est mauvais
gestionnaire de façon technique, ce qui se retrouve être le cas assez rapidement tant
les jeux individuels se mettent en place au mépris de la production, il devient
réellement despotique.
Le consultatif comme le Participatif essaient de s’intéresser à tout en même temps.
Ils ne privilégient ni le financier, ni le social. Suivant le mode de régulation
hiérarchique et leur charisme naturel, ils vont aller jusqu’à prendre leurs décisions de
façon collective en faisant participer chacun, ou simplement consultative en
interrogeant chacun avant de prendre leur décision finale.
En considération de notre étude, on se rend effectivement compte qu’à certaines
fonctions équivalentes, les contrôleurs de gestion ont des fonctions et une influence
sur le management qui ne peuvent s’expliquer que part des facteurs individuels ;
comme c’est le cas entre Monsieur Henri JOUVEN et Monsieur Sébastien
JACQUEY. Monsieur Henri JOUVEN travaille au Siège Social du CRESERFI
(Organisme financier) dans un mode de fonction hiérarchique. Il définit son rôle
comme celui de conseilleur qui permet la remonté d’information et anticipant sur la
base de différents scénarios possibles. Monsieur Sébastien JACQUEY, au siège social
d’ISS France, travaille sur le budget et le contrôle des coûts et considère que les
décisions sont prises de façon bilatérale avec le service du contrôle de Gestion.
II - Missions et rôles du Contrôleur de Gestion :
Le contrôleur de gestion est souvent rattaché à la direction financière ou au
directeur du contrôle de gestion, voire à la direction générale en structure moyenne.
Au siège, il a en charge un ou plusieurs centres de profit ou unités de production, ou
domaine d’action (l’ensemble s’il est contrôleur central). Son rôle d’interface avec le
terrain est  assez prégnant.

En petites structures (PME), sa fonction est souvent cumulée avec les missions
finances et comptabilité, mais dans les grands groupes, elle est assurée par divers
postes comme :
Le contrôleur - assistant (ou  contrôleur  junior) :  a  la responsabilité d’un ou deux
domaines d’activités (tableaux de bord, analyse des stocks, frais généraux, etc.) ;
Le contrôleur budgétaire
élabore et contrôle les prévisions et réalisations
budgétaires ;
Le contrôleur de gestion industrielle : rattaché au directeur du site, il exerce la
fonction de contrôleur de gestion central, responsable de l’analyse des prix de revient,
des coûts de production, etc. Il intervient activement dans l’amélioration de la
rentabilité en plus de ses missions de contrôle budgétaire et du reporting ;
Le contrôleur de gestion commercial : élabore les tarifs et les marges, analyse la
rentabilité des produits par marché, par zone, et contrôle les coûts de distribution. Il
intervient, en collaboration avec le directeur commercial, sur la prévision des ventes
et la définition des objectifs.
III - Profil du Contrôleur de Gestion :
Le contrôleur est en quelque sorte le navigateur de l’entreprise. Il doit
connaître les objectifs (qu’il aide en général à définir), mettre en place les plans
d’action tout en s’assurant du bon suivi de l’activité de l’organisation. Il crée les
outils permettant d’exercer un réel feedback sur l’activité et définit les critères de
performance liés aux différents responsables de ces activités. Il est souvent considéré
comme :
Le conseiller économique de l’entreprise, dans les structures fonctionnelles
lorsqu’il est placé au sein de la technostructure ou au siège d’une multinationale
(c’est-à-dire de tous les responsables). C’est le cas de Monsieur Sébastien JACQUET,
consultant chez CAPGEMINI, qui travaille à la direction générale du siège de France
Télécom dans un service de plus de dix personnes et qui a pour mission de mettre à
disposition de la direction des outils de pilotage.
Le « mécanicien » du système budgétaire (il conçoit, anime et entretient le
système). Son rôle initial est celui du reporting financier, il choisit les clés de

répartitions et les suit. C’est le cas de Monsieur Sébastien JACQUEY, salarié d’ISS
France qui travaille au contrôle des coûts et sur le budget annuel au sein de son siège
social. Il explique que son rôle est formalisé et que les choix des clés, un fois
entérinés par la direction générale, s’imposent à tous, y compris à son propre service.
Et l’ « animateur » du système de contrôle de gestion. Il  joue ce rôle lorsqu’il est
implanté dans une structure matricielle. Dès lors, il peut dans certains cas être chef de
projet et jouer un réel rôle de manager. C’est le cas de Monsieur Philippe LAMOTTE
travaillant au siège Social de la COGEMA Deutschland – UG. Il définit son
organisation comme matricielle et explique travailler à la fois pour le siège et la
direction financière. Il définit son rôle à long terme comme celui d’un conseiller et
celui à court terme comme celui du décideur, y compris dans le cadre de son comité
de direction. Par contre, son service est inférieur à 5 personnes, ce qui montre bien le
coté matriciel de l’organisation.
Après avoir présenté les termes du sujet, nous allons étudier dans une première partie
les raisons pour lesquelles l’influence du contrôle de gestion sur le management est à
géométrie variable.

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