La gestion financière





Introduction sur la gestion financière

L’entreprise a pour objectif d’assurer sa pérennité et une rentabilité aussi forte que possible des capitaux engagés par les associés.
Le recours à la gestion financière s’avère indispensable pour la prise de décisions de gestion cohérentes avec la stratégie définie par l’entreprise.

La gestion financière est un instrument d’aide à la décision qui a pour objet la collecte et l’analyse d’information dans le but de porter une appréciation sur la performance et la pérennité de l’entreprise.

Première étape : investigation
Elle consiste à étudier les documents de synthèse (bilan, compte de résultat) afin d’apprécier l’équilibre, le risque, la rentabilité et la pérennité de l’entreprise

Deuxième étape : prévision, recommandation
Elle consiste à proposer les solutions pour préparer les décisions financières devant répondre aux difficultés mises à jour ou consolider les points forts de l’entreprise


L’ANALYSE DU COMPTE DE RESULTAT : les SIG



I/ Principe :

Le résultat calcul par différence entre les comptes de produits et les comptes de charges classés par nature est un indicateur limité pour apprécier les performances économiques et financières globales de l’entreprise. Ce solde demeure essentiellement descriptif.

Sous l’appellation des soldes intermédiaires de gestion, le plan comptable général dépasse les limites de l’approche patrimoniale en présentant dans son système développé un outil d’information et de gestion.

Une bonne compréhension de la signification économique et financière des différents soldes est indispensable pour apprécier la gestion de l’entreprise. Le tableau des SIG représente l’un des outils du diagnostic financier. Dés lors que les informations sont communiquées sur plusieurs exercices, la présentation de ce document s’avère essentielle pour une analyse des performances économiques et financières de l’entreprise.

Le calcul des SIG permet notamment :
-          d’apprécier l’activité et les performances de l’entreprise
-          d’analyser l’évolution des différentes grandeurs significatives
-          d’effectuer toutes les comparaisons utiles (interentreprises, branches professionnelles)

II/DEFINITION

Les soldes intermédiaires de gestion sont des indicateurs d’analyse des éléments qui contribuent à la formation du résultat de l’exercice
Le résultat de l’exercice apparaît comme le cumul des trois résultats partiels : exploitation, financier, exceptionnel.

III/LES SIG
Ils correspondent à un découpage du compte de résultat en 9 soldes, calculés en cascades

            3.1 Les indicateurs d’analyse du résultat d’exploitation

La marge commerciale
Elle ne peut être calculée que dans les entreprises commerciales et dans les entreprises industrielles qui assurent une activité de négoce.
Ce solde représente l’excédent du montant des ventes  sur le coût d’achat des marchandises vendues.
L’évolution de la marge commerciale doit être suivie avec attention car elle constitue le paramètre de gestion  essentiel des entreprises de distribution.

La production de l’exercice
Elle ne concerne que :
-          les  entreprises  qui exercent une activité de transformation de matières premières en produits finis
-          les entreprises de production de services
-          les entreprises commerciales qui exercent une activité industrielle annexe.

Ce solde est l’indicateur qui mesure le mieux le niveau d’activité de transformation de l’entreprise. Toutefois, la production de l’exercice n’est pas un solde homogène. La production vendue est valorisée au prix de vente, la production stockée et immobilisée (travaux faits par l’entreprise pour elle-même) sont valorisés au coût de production.
RQ : simple mesure du flux de l’activité productive ne concernant qu’un exercice. Elle ne renseigne pas sur une éventuelle contraction des débouchés de l’entreprise puisqu’une baisse des ventes peut être augmentée par une augmentation des stocks.

La valeur ajoutée
La valeur ajoutée mesure le surplus de richesse créé par l’entreprise dans l’exercice  de son activité. Ce solde constitue  un indicateur synthétique du poids économique de l’entreprise.
La valeur ajoutée est un agrégat de la comptabilité nationale dont la somme pour l’ensemble des entreprises permet d’évaluer la production intérieure brute.
Elle représente la création de valeur réalisée par l’entreprise.
Les consommations intermédiaires correspondent à des achats d’approvisionnement en provenance des tiers nécessaires à l’activité de production ou de distribution.

L’EBE
L’EBE représente la ressource résiduelle générée par l’exploitation. Cette ressource potentielle de trésorerie est destinée à rémunérer les capitaux investis et à maintenir ou à accroître la capacité de production de l’entreprise.
Le rang de l’EBE dans l’ordre de calcul des différents soldes le libère de toute contrainte de politique financière de l’entreprise, ainsi que des opérations à caractère exceptionnel. A ce titre, ce solde est utilisé pour effectuer les comparaisons interentreprises. Un solde négatif devient une insuffisance brute d’exploitation.
L’EBE est le solde le plus significatif pour rendre compte de la performance de l’exploitation.

Le résultat d’exploitation

Il mesure la performance de l’entreprise sur le plan commercial et industriel. Ce solde tient compte de la politique d’amortissement et de provision de l’entreprise. Il est calculé indépendamment de la politique financière et fiscale de l’entreprise. Il s’agit donc du solde de toutes les opérations liées directement à l’exploitation.


            3.2 L’indicateur du résultat financier

Le résultat courant avant impôts
Il mesure la performance de l’entreprise après prise en considération des éléments financiers. Il permet à ce titre d’apprécier la politique de financement retenue par l’entreprise. Calculée avant impôt et avant élements exceptionnels, ce solde indique le niveau des ressources provenant de l’activité normale et habituelle de l’entreprise.


            3.3 L’indicateur d’analyse du résultat exceptionnel

Le résultat exceptionnel
C’est un solde autonome qui regroupe l’ensemble des opérations qui ne sont pas liées à l’activité courante et qui ne présentent pas un  caractère répétitif. Le résultat exceptionnel est un indicateur très fluctuant qui peut être utilisé pour une étude prospective.



            3.4 Le résultat de l’exercice

Le résultat net de l’exercice
C’est un solde résiduel qui regroupe différentes opérations hétérogènes puisqu’il correspond à la somme algébrique de tous les produits et de toutes les charges. Ce solde correspond au résultat net qui figure dans le document de synthèse compte de résultat et au passif du bilan.

            3.5 Le résultat sur cession d’éléments d’actif

Le résultat sur cession d’éléments d’actif ne correspond pas à un véritable solde car le montant mis en évidence est déjà compris dans le résultat exceptionnel. Il s’agit donc d’une information supplémentaire utile à l’analyse du résultat net




IV/LA CAF

La capacité d’autofinancement représente le flux potentiel  de trésorerie dégagé par l’activité propre de l’entreprise au cours d’un exercice et destiné à son autofinancement.

Appréhendée comme un indicateur de performance de la gestion de l’entreprise, la CAF est déterminée à partir de l’ensemble des opérations de gestion de l’entreprise (exploitation, financier, exceptionnel). Seuls les produits de cession  d’éléments d’actif, malgré leur caractère encaissable, doivent être exclus  du contenu de cette ressource interne.

La CAF représente le solde des produits et des charges de gestion susceptibles de se transformer immédiatement ou à terme, en mouvements de trésorerie. Elle est égale à la différence entre produits encaissés et charges décaissées, relatifs à l’exploitation.
Cette définition exclut :
- les produits et charges non décaissés, mais calculés à des fins fiscales (dotations et reprises) qui n’impliquent aucun flux monétaire
- les produits provenant de la vente d’immobilisations

            4.1 Le calcul de la CAF par la méthode soustractive

EBE
+ Autres Produits (d’exploitation)
-          Autres Charges (d’exploitation)
+ Produits financiers (sf RSP)
- Charges financières (sf DAP)
+ Produits exceptionnels (sf RSP et PCEAC)
-          Charges exceptionnelles (sf DAP et VNCEAC)
-          Participation des salariés aux résultats
-          Impôts sur les bénéfices
= CAF

            4.2 Le calcul de la CAF par la méthode additive

Plus rapide et plus simple que la soustractive

Résultat net de l’exercice
+ DAP  (exploitation, financier, exceptionnel)
- RSP (exploitation, financier, exceptionnel)
+ VNCEAC
- PCEAC
= CAF

La CAF ne peut être affectée intégralement au financement du développement de l’entreprise. Ce surplus monétaire n’indique en effet que les possibilités d’autofinancement de l’entreprise pour un exercice déterminé  car une partie de la CAF doit servir au paiement des dividendes pour rémunérer les apports des actionnaires.
L’enrichissement réel de l’entreprise  se mesure par l’autofinancement.

Interprétation de l’autofinancement

L’autofinancement  représente la richesse retenue par l’entreprise pour elle-même. Il constitue, par excellence, la ressource interne destinée à couvrir en tout ou partie les emplois de l’exercice.

Cet enrichissement de l’entreprise se décompose habituellement en :
 autofinancement de maintien : qui permet de conserver le niveau des moyens de production an valeur de remplacement
autofinancement d’expansion : il permet à l’entreprise de financer une part de sa croissance.(investissements  en moyens plus importants et plus performants)
Elle va au-delà du maintien.

La prise en considération des seuls amortissements représente l’autofinancement minimum. Le montant de ces dépréciations irréversibles constitue le plus souvent l’élément le plus important de l’autofinancement. Toutefois en raison de l’inflation et de l’évolution technologique, ce montant ne peut ni satisfaire  au renouvellement des immobilisations, ni  a fortiori permettre l’extension des capacités de production.

L’autofinancement accroît l’indépendance financière de l’entreprise puisque les capitaux propres se trouvent augmentés de ce financement endogène.
Parallèlement, le niveau de cet agrégat renforce la capacité d’endettement
Capitaux propres / passif ; capitaux propres / dettes totales ; capitaux propres / capitaux permanents.

L’autofinancement contribue à renforcer la structure financière de l’entreprise et à accroître sa liberté d’action.

IV/LES RATIOS

Ratio de marge commerciale : marge commerciale / vente de marchandises est un indicateur de la politique de prix. Son niveau varie en fonction de la taille de l’entreprise et de sa place dans la chaîne de distribution : le taux de marge d’un grossiste est plus faible que celui d’un détaillant

Ratio de valeur ajoutée : valeur ajoutée / chiffre d’affaires montre l’efficacité de l’entreprise pour rémunérer les facteurs de production

Ratio d’EBE ; EBE/ CA révèle la part de valeur ajoutée qu’il reste à répartir après rémunération de la main d’œuvre.
La centrale des bilans de la Banque de France
Crée par la Banque de France au cours de l’année, la Centrale de bilans de la Banque de France (CBBF) constitue l’un des éléments du dispositif d’observation statistique des entreprises françaises

Dans une logique industrielle, l’entreprise est un instrument pour fabriquer des produits et services. Dans l’optique économique, sa fonction est de créer des richesses, de la valeur ajoutée. Dans une logique financière, c’est une opportunité de placement. L4objectif est alors de rentabiliser des capitaux en minimisant les risques.





Aucun commentaire: