Les différentes catégories d’écritures de régularisation




En pratique, nous retrouvons deux grandes catégories d’écritures de régularisation.  Il s’agit des écritures de répartition et des écritures relatives aux produits et aux charges courus.

Les écritures de répartition visent à répartir les comptes sur les bonnes périodes comptables (exemple : une prime d’assurance versée qui touche deux exercices financiers) pour assurer des soldes plus précis aux états financiers.

Les écritures relatives aux produits et aux charges courus vont servir à enregistrer aux livres les produits et les charges non encore inscrits (parce que le moment de l’encaissement ou le moment du décaissement n’est pas encore survenu) et naturellement l’actif et/ ou le passif correspondant.


LES ÉCRITURES DE RÉPARTITION


Répartition entre une charge payée d’avance et une charge

Une charge payée d’avance est une charge qui a occasionné une sortie de fonds avant que l’entreprise ait bénéficié d’un service.  Cette dernière se retrouve donc avec un service à recevoir en fin d’exercice si la charge payée d’avance touche plus d’un exercice financier. 

L’écriture de régularisation consistera à répartir le compte « charge payée d’avance » pour lui retirer la portion qui est devenue une charge durant l’exercice et lui laisser la portion qui  représente le service encore à recevoir.

  Exemple

Le 1er avril 2000, la société Mirage ltée verse une prime de 5 000$ pour une assurance incendie contre le bâtiment.  La protection est assurée jusqu’au 31 mars 2001.  Mirage termine son exercice financier le 31 décembre. 

Lors du paiement
1er avril 2000 :             Assurances payées d’avance                        5 000
                                          Encaisse                                                                               5 000

Au 31 décembre 2000, le solde du compte « assurances payées d’avance » comprend une portion qui représente une charge, pour la protection reçue au cours de l’exercice, et une portion qui représente un actif, pour la portion du service dont l’entreprise n’a pas encore bénéficiée à la fin de l’exercice.

Partie charge pour l’exercice 2000 :    du 1er avril 2000 au 31 décembre 2000
                                                            9/12 x 5 000$ = 3 750$

Régularisation
31 décembre 2000 :     Assurances                                                   3 750
                                          Assurances payées d’avance                                                3 750



Après la régularisation, le solde du compte « assurances payées d’avance » au 31 décembre 2000 est de 1 250$ (5 000$ - 3 750$) et il représente la portion du service encore à recevoir au 31 décembre 2000, service dont l’entreprise va bénéficier durant l’exercice 2001.

En ce qui concerne les charges payés d’avance, au moment de la sortie de fonds, il y a une autre alternative pour comptabiliser la transaction.  En effet, le montant payé à l’avance peut être enregistré immédiatement comme une charge.  Mais à la fin de l’exercice, le solde du compte de charge appellera tout de même une écriture de régularisation puisque ce solde comprendra effectivement une partie charge mais aussi une partie d’un compte d’actif qui représentera toujours la portion du service non encore reçu.

Si nous reprenons le même exemple, mais que nous changeons la façon de comptabiliser la transaction, au 1er avril 2000 nous pouvons nous retrouver avec la situation suivante :

Lors du paiement
1er avril 2000 :             Assurances                                                   5 000
                                          Encaisse                                                                               5 000

Partie payée d’avance au 31 décembre 2001 :   1er janvier 2001 au 31 mars 2001
                                                                           3/12 x 5 000$ =  1 250$

Régularisation
31 décembre 2000       Assurances payées d’avance                        1 250
                                          Assurances                                                                           1 250

Après la régularisation, le solde du compte « assurances » au 31 décembre 2000 sera de 3 750$ (5 000$ - 1 250$) et il représente la portion du service qui est réellement une charge pour l’exercice 2000, soit neuf mois.    De plus, le solde du compte « assurances payées d’avance » sera de 1 250$ et il représente la portion  du service qui est encore à recevoir au 31 décembre 2000.

Lorsque les éléments à comptabiliser deviennent entièrement des charges au cours de l’exercice, il convient, pour éviter plusieurs écritures, de comptabiliser directement la transaction comme une charge.



Exemple
La société Mirage ltée  verse un loyer mensuel de 900$, le premier jour de chaque mois.

Dans ce cas, la transaction devrait se comptabiliser comme suit :
1er décembre 2000 :     Loyer                                                               900
                                          Encaisse                                                                                  900




Théoriquement lors du versement, le loyer est effectivement payé d’avance pour le mois en question et il constitue une charge graduelle, c’est-à-dire, une charge qui est engagée au fur et à mesure que le temps passe.  Par contre, les entreprises n’ont pas pour habitude de préparer des écritures quotidiennes pour ce genre de transaction puisque l’information produite ne serait pas utile.

Exemple
1er décembre 2000 :     Loyer payé d’avance                                       900
                                          Encaisse                                                                                  900

Et
31 décembre 2000 :     Loyer                                                               900
                                          Loyer payé d’avance                                                               900

Nous pouvons facilement deviner le nombre d’écritures qu’il faudrait enregistrer seulement pour ce type de transactions, écritures qui ne fourniraient pas  de renseignement utile pour l’entreprise.


Répartition entre un compte d’immobilisation et un compte de dotation à l’amortissement cumulé
Lors de l’acquisition d’un actif immobilisé nous pouvons considérer la transaction comme s’il s’agissait du paiement à l’avance d’une charge mais sur un grand nombre d’exercices financiers.  Par exemple, si l’entreprise achète un immeuble nous nous retrouvons dans une situation où l’entreprise paie son loyer longtemps à l’avance.

Comme nous avons divisé la vie de l’entreprise en exercices financiers, il est nécessaire d’attribuer à un exercice donné sa juste part des coûts (charges) et de reporter les coûts utiles aux exercices futurs à titre d’actif au bilan.

La régularisation concernant le calcul de la dotation à l’amortissement cumulé vise à répartir le coût d’un bien sur plusieurs périodes pour se conformer au principe du rapprochement des produits et des charges.  Le coût de l’immobilisation est donc enregistré dans un compte d’actif et il y a ensuite répartition de ce coût sur les périodes pendant lesquelles l’actif immobilisé nous aidera à gagner des produits d’exploitation.  Ainsi à la fin de l’exercice ou à la vente du bien, l’écriture de régularisation portera en charge une portion du coût d’acquisition et en contrepartie diminuera la valeur comptable de l’immobilisation.

Afin de calculer la dotation à l’amortissement cumulé de l’exercice, nous devons faire certaines estimations :
1.      Déterminer la durée d’utilisation du bien;
2.      Déterminer la valeur amortissable du bien (assiette d’amortissement);
3.      Choisir la méthode d’amortissement appropriée, c’est-à-dire, la méthode qui doit refléter le plus justement possible le coût d’utilisation du bien au cours de l’exercice.


1.      La durée d’utilisation du bien
La durée d’utilisation d’un bien est difficile à prévoir.  Elle peut être exprimée en terme d’années si les facteurs qui limitent l’utilisation du bien sont reliés au passage du temps plutôt qu’à l’usure. 

Par contre, si c’est l’usure qui limite l’utilisation du bien, nous devrions choisir l’unité d’œuvre pour exprimer la durée d’utilisation (nombre de produits fabriqués, kilomètres parcourus, heures machines, …).  Il s’agit d’une façon plus précise pour déterminer la durée d’utilisation que celle basée sur le temps si l’usage du bien varie d’un exercice à l’autre.


2.      Valeur amortissable du bien
Il s’agit de la portion du coût d’acquisition qui sera répartie en charge d’amortissement pendant la durée d’utilisation du bien.  C’est donc le coût d’acquisition moins sa valeur résiduelle.

La valeur résiduelle représente le montant estimatif que l’entreprise récupérera à la fin de la durée de vie utile du bien ou la valeur de revente ou d’échange si l’entreprise prévoit disposer du bien avant la fin de la durée normale d’utilisation.

3.      Choix de la méthode d’amortissement
Nous devrions choisir la méthode d’amortissement qui nous donne le meilleur rapprochement des produits et des charges.  Le choix de la méthode doit tenir compte de la quantité des services utilisés (peut varier d’un exercice à l’autre) et de la qualité ou du coût unitaire des services qui peut aussi varier d’un exercice à l’autre.

Les méthodes d’amortissement

L’amortissement linéaire
Selon cette méthode, la quantité et la qualité des services rendus par le bien sont présumées être les mêmes à chaque période.  Donc, nous allons virer à chaque période une fraction identique de la valeur amortissable en charge de l’exercice.

Formule de calcul = Coût d’acquisition – valeur résiduelle
                                              Durée de vie utile

Exemple
Le 1er janvier  1998,  Mirage  ltée  fait  l’acquisition  d’un  équipement  spécialisé  au coût de 200 000$.  L’entreprise estime la durée de vie utile de cet équipement à 20 ans et  sa valeur résiduelle à 40 000$.  L’entreprise termine son exercice financier le 31 décembre.

Calcul annuel de la dotation à l’amortissement cumulé.
200 000$ - 40 000$  =   8 000$/année
         20 ans



Régularisation
31 décembre 1998       Dotation à l’amortissement- équipement     8 000
                                          Amortissement cumulé- équipement                                    8 000

L’amortissement cumulé est un compte créditeur, qui représente un compte de contrepartie, et ce dernier  viendra diminuer le compte d’immobilisation dans la présentation du bilan.


Après 10 ans :    Amortissement cumulé = 80 000 $ (10 X 8 000)
                           Coût d’acquisition                 200 000$
                           Amortissement cumulé            80 000     = portion amortie
                           Valeur comptable                   120 000$   = portion non encore
                                                                                               amorti

Si l’acquisition de l’équipement avait eu lieu le 1er mai 1998, la dotation à l’amortissement cumulé pour l’exercice 1998 aurait été de 5 333$ ( 8 000$ x 8/12).  L’immobilisation doit être amortie seulement lorsqu’elle est utilisée par l’entreprise pour lui permettre de gagner des produits d’exploitation.

Répartition entre un compte de stock de marchandises et le coût des marchandises vendues
Nous avons déjà mentionné dans le cadre du cours que dans une entreprise commerciale il y a achat d’un stock de marchandises et revente de ce stock sans qu’il y ait transformation des marchandises.  Au bilan, nous retrouvons donc un actif sous le compte « stocks de marchandises » et à l’état des résultats un compte de charge que nous nommons « coût des marchandises vendues ».

Nous savons aussi que l’entreprise peut choisir entre deux systèmes d’inventaire : le système d’inventaire permanent et le système d’inventaire périodique.  Si l’entreprise utilise un système d’inventaire permanent, le mouvement des marchandises affecte le compte « stock de marchandises » à chaque fois qu’il y a achat  et vente de marchandises.  De plus, à la vente des marchandises le compte « coût des marchandises vendues » est aussi ajusté d’un montant égal au coût des marchandises qui sont vendues.  À la fin de l’exercice financier, après la prise de l’inventaire physique, le « stock de marchandises » et le « coût des marchandises vendues » sont affectés, s’il y a lieu,  pour que le solde aux livres correspondent au solde réel.

Par contre, si l’entreprise utilise un système d’inventaire périodique le compte « stock de marchandises » et le compte  « coût des marchandises vendues » ne sont pas mis à jour durant l’exercice.  L’écriture de régularisation doit nous permettre d’enregistrer aux livres le « stock de marchandises » qui doit paraître au bilan en date de fin d’exercice et le « coût des marchandises vendues » qui représentera la charge à l’état des résultats.


Exemple
Zéro ltée s’occupe de la vente de photocopieurs.  Au 1er janvier 2000, il y avait en stock 10 photocopieurs pour un coût total de 5 500$.  Au cours de l’exercice 2000, Zéro ltée a fait l’acquisition de 80 photocopieurs à 600$ chacun.  Au 31 décembre 2000, l’entreprise a décompté 25 photocopieurs qui représentent un coût total de 15 000$.  Le prix de vente de chaque photocopieur est de 850$.  L’entreprise utilise un système d’inventaire périodique.


Écritures de l’exercice
Exercice 2000             Achats (80 x 600$)                                    48 000
                                          Comptes fournisseurs                                                         48 000


 Exercice 2000            Comptes clients (65 x 850$)                      55 250
                                          Ventes                                                                                55 250


Au 31 décembre 2000, il faut rapprocher le coût des photocopieurs vendus au produit de la vente des photocopieurs.  Nous ne pouvons pas rapprocher le compte « achats » au compte « ventes » puisque seulement une partie des photocopieurs a été vendue.  Le coût des 25 photocopieurs non vendus fait partie du compte « achats » mais il ne peut représenter une charge pour l’entreprise puisque  ces photocopieurs deviennent une ressource dont l’entreprise dispose (actif) pour l’exercice futur.

Si nous calculons le solde du compte « coût des marchandises vendues » nous aurons le résultat suivant :

                                          Coût des marchandises vendues
                                          Stock de marchandises au début (10 à 550$)                      5 500$
                                          + Achats de l’exercice (80 à 600$)                                    48 000
                                          Coût des marchandises disponible à la vente                    53 500
                                          - Stock de marchandises à la fin (25 à 600$)                    (15 000)
                                                                                                                                     38 500$

Régularisation
31 décembre 2000       Stock de marchandises à la fin                  15 000
                                    Coût des marchandises vendues                38 500
                                          Stock de marchandises au début                                         5 500
                                          Achats                                                                                48 000


Répartition entre un compte de passif et un compte de produit

Dans cette situation, il s’agit d’un produit qui se rapporte à plus d’un exercice financier  et qui a été enregistré globalement soit comme produit ou comme un passif lors de l’encaissement d’une somme d’argent.

Exemple

Verra ltée vend des abonnements à des revues mensuelles.  Les clients sont facturés un an à l’avance.  L’entreprise termine son exercice financier le 31 décembre.  Les ventes d’abonnements du 1er mars 2000 s’élèvent à 240 000$ et elles couvrent la période du 1er mars 2000 au 28 février 2001.  Verra ltée a encaissé immédiatement le produit de la vente et a comptabilisé la transaction comme suit :

Écriture
1er mars 2000               Encaisse                                                   240 000
                                          Produits d’abonnements                                                  240 000

Par contre, selon le principe de la réalisation des produits, ceux-ci seront gagnés entre le 1er mars 2000 et le 28 février 2001.  Nous devons donc attribuer à l’exercice terminé le 31 décembre 2000 seulement une partie de ces produits, c’est-à-dire, la portion gagnée durant l’exercice.  La portion gagnée en 2000 s’élève à 200 000$ (10/12 x 240 000$) et c’est ce montant qui doit paraître à l’état des résultats.  Si nous n’enregistrons pas d’écriture de régularisation, le solde du compte « produits d’abonnements » sera surévalué et viendra faussé le bénéfice net.

Régularisation
31 décembre 2000       Produits d’abonnements                            40 000
                                          Produits perçus d’avance                                                   40 000

Après cette écriture, le solde du compte « produits d’abonnements » que nous retrouvons dans l’état des résultats est de 200 000$ et correspond à la portion des produits d’abonnements qui est gagnée pour l’exercice 2000.

Le solde du compte « produits perçus d’avance » (compte de passif à court terme) sera de 40 000$ et il correspond à la partie des produits d’abonnements qui sera gagnée durant l’exercice 2001, c’est-à-dire, lors de la livraison des revues.  Au 31 décembre 2000, ce poste sera présenté au passif à court terme puisqu’il constitue une dette pour l’entreprise.  En effet, si l’entreprise ne livre pas les revues elle devra rembourser ses clients.

Solution alternative
Lors de l’encaissement de la somme de 240 000$ le 1er mars 2000, l’entreprise aurait pu comptabiliser la transaction comme suit :

Écriture
1er mars 2000               Encaisse                                                   240 000
                                          Produits perçus d’avance                                                 240 000

Dans ce cas, tout le montant encaissé se retrouve dans un compte de passif ce qui est très logique puisque les services ne sont pas encore rendus.  En date de fin d’exercice, s’il n’y a pas d’écriture de régularisation ce compte de passif sera surévalué et le compte de produits sera sous évalué.  Au 31 décembre 2000, l’entreprise a livré 10 revues et a par le fait même gagné des produits.  Nous devons donc retirer du compte de passif la partie des produits gagnés durant l’exercice et conserver dans le compte de passif la portion des produits qui sera gagnée en 2001.

La portion des produits qui sera gagnée en 2001 est de 40 000$ (2/12 x 240 000$).  Ce solde doit continuer de figurer au passif à court terme au bilan.

Régularisation
31 décembre 2000       Produits perçus d’avance                         200 000
                                          Produits d’abonnements                                                  200 000

Suite à cette régularisation, les produits seront de 200 000$ à l’état des résultats de l’exercice 2000 (10/12 x 240 000$) et le poste de passif à court terme sera de 40 000$.


 LES ÉCRITURES RELATIVES AUX PRODUITS ET AUX CHARGES COURUS


Ces écritures de régularisation visent à enregistrer aux livres des produits et des charges qui n’ont pas encore été comptabilisés.  Elles touchent habituellement des charges qui se constituent graduellement avec le temps (salaires, intérêts, …)  et des produits qui se gagnent graduellement avec le temps (intérêts, honoraires, …).

Nous pouvons nous demander pourquoi ces produits et ces charges n’ont pas encore été comptabilisés.  Il existe normalement deux raisons principales :
1.      La date du paiement ou de l’encaissement n’est pas encore survenue selon les engagements de l’entreprise;
2.      Comme il s’agit d’opérations qui se déroulent graduellement, il ne serait pas pratique de les comptabiliser au jour le jour.

Nous devons donc rechercher des événements qui n’ont pas encore affectés les comptes.
            

Les produits courus

Un produit couru est un produit gagné au cours de l’exercice qui a entraîné pour l’entreprise le droit de recevoir une somme d’argent sans qu’elle soit légalement exigible.  Ce produit n’étant pas  encore comptabilisé, il y a sous évaluation des produits à l’état des résultats.  De plus, comme le produit couru donne à l’entreprise le droit de recevoir une certaine somme d’argent, au bilan, l’actif est aussi sous évalué.  L’écriture de régularisation permettra de corriger cette situation.

Exemple
Au 31 décembre 2000, Mirage ltée détient un placement à long terme en obligations d’une valeur nominale de 100 000$.  Ces obligations portent  intérêts à un taux annuel de 8%.  Les intérêts sont versés le 30 septembre et le 31 mars de chaque année.  La date de fin d’exercice de Mirage ltée est le 31 décembre.

Au 31 décembre 2000, Mirage ltée n’as pas reçu d’intérêts depuis le 30 septembre 2000 mais elle a gagné des intérêts pour la période du 30 septembre 2000 au 31 décembre 2000.  Ces produits d’intérêts n’ont pas été comptabilisés au 31 décembre 2000 puisque normalement ils le seront lors de l’encaissement.  Par contre, à la fin de l’exercice nous devons enregistrer une écriture de régularisation pour inscrire aux livres les intérêts gagnés en 2000 mais non encore comptabilisés.

Les  intérêts  gagnés  du  30  septembre  2000 au 31 décembre 2000 s’élèvent à 2 000$ (8% x 100 000$ x 3/12).

Régularisation
31 décembre 2000       Intérêts (courus) à recevoir                          2 000
                                          Produits d’intérêts                                                               2 000

Après cette écriture, le solde de ces comptes représentent bien les montants à présenter aux états financiers.

 Les charges courus

Une charge courue est une charge engagée durant l’exercice à laquelle correspond une dette courue non encore légalement exigible et non comptabilisée puisque la date du paiement n’est pas encore arrivée à la fin de l’exercice.  Par contre, pour bien respecter le principe de l’indépendance des exercices et celui du rapprochement des produits et des charges, comme la charge est engagée au cours de l’exercice, cette dernière doit être comptabilisée ainsi que le passif correspondant.

Exemple
Mirage ltée emprunte 125 000$ le 31 octobre 2000 à un taux de 9%.  Les intérêts sont payables les 31 janvier et 31 juillet de chaque année.  Mirage termine son exercice financier le 31 décembre.

Au 31 décembre 2000, Mirage n’a pas versé d’intérêts depuis le 31 octobre 2000.  Cependant, une charge a été engagée pour les mois de novembre et  décembre 2000.  Cette charge n’a pas encore été comptabilisée car elle fait habituellement l’objet d’une écriture lors du versement.  Au 31 décembre 2000, nous devons préparer une écriture de régularisation pour comptabiliser la charge engagée en 2000 et le passif correspondant.

La charge d’intérêts engagée en novembre et décembre s’élève à 1 875$ (9% x 125 000$ x 2/12).

Régularisation
31 décembre 2000       Charge d’intérêts                                         1 875
                                          Intérêts (courus) à payer                                                       1875



Les salaires
Lorsque la fin d’exercice survient entre deux périodes de paie, à la date de fin d’exercice, pour rapprocher les charges aux produits, il faut comptabiliser les salaires gagnés par les employés depuis la dernière paie jusqu’à la date de fin d’exercice.

Exemple
Mirage ltée termine son exercice financier le 31 décembre.  Une paie totale de 80 000$ sera versée aux employés le 4 janvier 2001 pour les 10 derniers jours ouvrables.  Le contrôleur de Mirage vous mentionne qu’au 31 décembre 2000, il y a pour six jours ouvrables de salaires qui n’ont pas été versés aux employés et qui ne sont pas comptabilisés.

Régularisation
31 décembre 2000       Salaires (6/10 x 80 000)                             48 000
                                          Salaires (courus) à payer                                                    48 000


CONCLUSION

Après avoir enregistré toutes les écritures de régularisation nécessaires et les avoir reporté au grand livre général, les soldes de ce dernier registre serviront à préparer les états financiers en fin d’exercice.  Toutefois, avant de préparer les états financiers, il serait préférable de dresser une balance de vérification régularisée pour s’assurer qu’il y a toujours équilibre dans notre équation comptable fondamentale.

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