Un
bilan comptable présente quelques imperfections, notamment il ne permet pas de
déceler les éléments qui sont à long terme de ceux qui sont à court
terme ;
D’autre part, par le jeu des amortissements et des provisions, les
valeurs d’ origines se trouvent réduites.
Autre
problème, le bilan comptable ne rend pas compte de la valeur vénale, financière
du patrimoine de l’entreprise.
C’est pour cela qu’on effectue régulièrement des
réévaluations, des reclassements de postes qui prennent deux formes :
-
le
bilan financier
c’est à
dire une approche liquidité, patrimoniale
-
le
bilan fonctionnel
c’est à
dire une approche en terme d’exigibilité des dettes à court terme et en terme
également de fixité des différents postes.
a) les emplois stables
Ils
comprennent bien sûr l’ensemble des immobiliers c’est à dire corporel,
incorporelles, financières…
Attention, elles
sont toutes à leur valeur d’origine ce qui veut dire pour respecter l’égalité
fondamentale active/passive, les amortissements et provisions seront incorporés
dans les capitaux propres.
D’autre part, les
immobiliers financés par crédit bail ne figurent pas au bilan comptable car il
s’agit de location…
Mais dans les comptes consolidés et dans le
bilan fonctionnel, on va retraiter le crédit bail parce qu’on privilégie ici
l’aspect économique plutôt que l’ aspect juridique ; Ce qui veut dire que
l’ on va faire entrer au bilan fonctionnel l’immobilier à sa valeur d’origine
et donc en dette financière apparaîtra la VCN de ce bien car c’ est comme si on
avait encore un emprunt et les amortissements déjà pratiqués seront dans les
capitaux propres.
b) L’actif circulant
C’est
lui qui est matérialisé par le cycle d’exploitation, c’est à dire qu’on
constitue des stocks le plus souvent par des crédits fournisseurs puis vente
> créances > disponibilités … on pourra alors financer de nouveaux
stocks.
IL y a un cycle
avec décalage dans le temps entre l’encaissement des créances clients et le
décaissement des dettes fournisseurs, sans compter en plus le problème de
l’immobilisme des stocks.
L’actif circulant
est composé de différents éléments :
-
Stocks
-
Créances
exploitation (créance client + effet à recevoir + effet escompté non échu
-
Créances
hors exploitation (emballages, VMP)
-
La
trésorerie dite d’actif (remarque : élément important)
Les charges
constatées d’avance vont être reclassées selon leur nature…
-
Soit en
créance d’exploitation
-
Soit en
créance hors exploitation
Les charges à
répartir sur plusieurs exercices sont sur une longue période donc elles seront
retraitées en emploi stable.
c) les ressources stables
Elles
sont de deux grands types :
- les
ressources propres
- les
dettes financières
* Les
ressources propres
C’est à
dire non seulement le capital, les réserves (légales, statutaires,
facultatives), les provisions pour risques et charges ; il ne faut pas non
plus oublier de réintégrer les amortissements & provisions qui proviennent
de l’actif, y compris celui du crédit bail.
* Les
dettes financières ( = capitaux étrangers, = ressources étrangères )
Ce sont
principalement tous les emprunts à long terme, sans oublier la VCN du bien en
crédit bail.
d) les dettes circulantes
On va
trouver des dettes d’exploitation qui sont le plus souvent les dettes
fournisseurs, dettes envers l’état, envers les organismes sociaux, dettes
envers les salariés, dettes envers les associés
+ dettes hors exploitation
+ trésorerie négative (c’est à dire une
trésorerie dite de passif ; ce sont les soldes créditeurs de banque ainsi
que les concours bancaires)
Les
produits constatés d’avance seront ventilés selon leur nature en exploitation
ou hors exploitation.
N.B.
les écarts de conversion (actif/passif) vont être reclasser selon le capital
dans les dettes ou créances concernées ;
Et
enfin, les intérêts courus sur dettes ou sur créances sont toujours des
éléments circulants hors exploitation.
2°
L’analyse
Elle va
se faire en terme de FRNG, en terme de BFR et en terme de trésorerie…
Exercice :
On nous
communique les informations suivantes
L’ensemble
des immobiliers a une VNC de 1 200 000 Euros ;
d’autre
part, les stocks sont de 200 000 euros en valeur d’origine
Les créances : 300 000 euros
VMP : 150 000 euros
Disponibilités en
banque et caisse : 50 000 euros
En outre, les amortissements des immobiliers sont égaux à 300 000
euros et l’entreprise utilise une machine financer par crédit bail dont la VNC
est de 50 000 euros & les amortissements de 30 000 euros.
D’autre part, elle a un emprunt à long terme de 770 000 euros dont
20 000 euros de concours bancaires.
Il y a
une provision pour risques et charges de 100 000 euros pour pouvoir effectuer
d’ici 3 ans de gros travaux.
Il y a
également des dettes fournisseurs : 200 000 euros
Des autres dettes d’exploitation :
100 000 euros
Des dettes
diverses : 230 000 euros dont 30 000 euros hors exploitation
Le
capital est de 500 000 euros…
Faire
le bilan fonctionnel
bilan
fonctionnel au 31 décembre N
*
emplois stables * ressources stables
-
Immobilier :
1 500 000 euros
- ressources propres
(1 200 000 + 300
000)
-
Machine
financer par Crédit
Bail VCN : 80 000
euros > Capital : 500 000
euros
Amort et Prov : 330
000 euros
(300 000 + 30 000)
-
ressources étrangères
Prov pour risque & charges :100 000
euros
>
Emprunt : 750 000 euros
(770 000 – 20 000 de concours
bancaire)
> VCN provenant du Crédit bail :
50 000 euros
Soit un sous total de 1 580
000 euros Soit
un sous total de 1 730 000 euros
* Actif
circulant *
passif circulant
-
Stock : 200 000 euros - dette
exploitation : 500 000 euros
-
Créance client d’exp : 300 000 euros - dette hors exploitation : 30 000 euros
hors exp (VMP) : 150 000
euros - trésorerie passive : 20 000 euros
-
Trésorerie positive : 50 000 euros (concours bancaire)
Soit un sous total de 700 000 euros Soit un
sous total de 550 000 euros
D’où un total pour l’actif de 2 280 000 euros D’ où un total pour le passif de
2 280 000 euros
Dette
fournisseur (200 000) + autres D. (100 000) + D. diverses (230 000) dont 30 000
à enlever = 500 000
a) Le FRNG
Il présente l’excédent des ressources stables sur les emplois
stables ; c’est à dire les capitaux disponibles après que l’entreprise a
financé ses investissements…
Donc cet excédent, avec la trésorerie, vont financer le BFR.
Ils vont financer le BFR qui naît du décalage entre les achats et
les ventes, et le décalage entre les encaissements et les décaissements, c’est
à dire le décalage au niveau de la constitution des stocks mais également au
niveau de la constitution des créances et des dettes.
Il existe deux méthodes pour calculer le FRNG…
1) par le haut du bilan
RS – ES
= FRNG
1 730 000
– 1 580 000 = 150 000
2) par le bas du bilan
AC
– PC = FRNG
700 000
– 550 000 = 150 000
Remarque:
apparaît dans ce deuxième cas la notion d’état de cessation de paiement (actif
disponible – passif exigible)
b) le BFR
Le BFR, c’est le résultat du décalage dans le temps entre les flux
réels et les flux financiers (encaissement/décaissement)
Il en existe deux
types : le BFR d’exploitation et le BFR hors exploitation
q
Le
BFR d’exploitation
Il
correspond à des besoins de financement qui sont nés du cycle d’exploitation et
qui sont dus au décalage entre les emplois cycliques et les ressources
cycliques.
* Les emplois
cycliques
ce sont des besoins
périodiques que l’on doit financer en fonction de la vitesse de rotation des
stocks
(les stocks, les
encours, les acomptes reçus des fournisseurs, les créances clients, les effets,
la TVA déductible, les charges constatées d’avance qui sont d’exploitation)
* Les ressources
cycliques
Ce sont principalement les dettes
fournisseurs et tous les acomptes rattachés, dettes fiscales, sociales,
produits constatés d’avance.
BFR
exp = stock + créances cycliques – dettes d’exp
= 500 000 – 500 000
= 0
q
Le
BFR hors exploitation
Il correspond
toujours à des décalages qui sont nés de différentes opérations mais qui cette
fois ne sont pas cycliques… :
-
Emploi hors
exp. (VMP, charges constatées d’avance hors exp. , acompte d’IS, le capital
souscrit appelé non versé)
-
Ressources
hors exp. (Fournisseur d’immos, IS, produits constatés d’avance hors exp.
dividendes)
BFR
hors exp = créances hors exp – dettes hors exp
= 150 000 – 30 000
= 120 000
c) La trésorerie
Il existe
deux approches…
- La trésorerie nette
C’est
la différence entre la trésorerie passive et active
Trésorerie
nette = trésorerie active – trésorerie passive
= 50 000 – 20 000
= 30 000
- L’équilibre des masses
- si le
FRNG est supérieur au BFR, on n’aura alors forcement une trésorerie positive
- si le
FRNG est inférieur au BFR, on n’aura alors une trésorerie négative
On peut
donc calculer la trésorerie par différence entre le FRNG et le BFR global
150 000 – 120 000 = 30 000
Pour
être complété, l’analyse doit porter également sur le fond de roulement, lequel
doit être positif car il doit financer le BFR.
Un cas
où le fond de roulement est toujours négatif : dans la grande
distribution…
La fond
de roulement n’existe pas car ces grandes enseignes peuvent financer le BFR par
des ressources à court terme.
3°
La structure financière par les ratios
a) le ratio de financement des
immos
Ressources
stables
Emplois
stables
L’idéal
est qu’il soit légèrement supérieur à 1 car :
-
trop
grand, il signifierait qu’il y a des capitaux rares et chers qui financent du
court terme
-
trop
petit, il traduirait une absence de marge de sécurité
Dans
notre exemple, il est égal à 1,09.
b) le ratio d’autonomie financière
Il
mesure l’indépendance de l’entreprise vis à vis de ses créanciers…
Ressources
stables
Ensemble
des dettes
L’idéal
est qu’il soit supérieur à 1 car :
-
trop
grand, il signifierait qu’il y a une faiblesse des dettes et peut être un
potentiel d’emprunt donc un investissement non utilisé / non exploité
-
trop
petit, il traduirait un trop grand endettement
Dans
notre exemple, il est égal à 1,33.
1 730
000
1 300
000 (dettes = 550 000 + emprunt = 750 000)
c) le ratio d’indépendance
financière
Il
traduit la part des ressources propres dans l’ensemble des ressources
Ressources
propres
Ressources
stables
L’idéal
est qu’il soit inférieur à 1…
Suivant
le secteur d’activité, l’entreprise aura plus ou moins de ressources propres
donc l’idéal serait plutôt un ratio autour de 0,7 / 0,8.
Dans
notre exemple, il est égal à 0,48.
830 000
1 730
000
Ici, il
est donc un peu faible.
d) la capacité d’endettement
C’est à
dire le potentiel de l’entreprise à s’endetter pour investir
Emprunt
CAF
CAF :
potentiel qu’a pu dégager l’entreprise de son exploitation
Or le
bénéfice / le résultat provient de l’exploitation et plus spécialement, il provient de la différence entre les produits
et les charges
Or, il
existe deux types de charges :
-
Celles
qui ont été décaissées ou qui le seront
-
Celles
qui sont calculées et que le FISC autorise à déduire (ce sont les
amortissements et provisions)
Si on intègre dans le bénéfice, les amortissements et provision,
on obtient la CAF ;
cette
CAF mesure le potentiel de l’entreprise pour investir
-
Soit
dans les investissements de renouvellement
-
Soit
dans les investissements d’expansion (c’est à dire développer le potentiel de
production)
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